Voyage en terres étrangères
Les sept fonctions de la religion, par Jared Diamond
(« Le monde jusqu’à hier »)
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Billet initial du 5 juillet 2014
Billet initial du 5 juillet 2014
(Billet initial supprimé de la plateforme Overblog, infestée désormais de publicité)
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Tiré du chapitre 9 du "Monde jusqu'à hier" :
« Ce que les anguilles électriques nous apprennent sur l’évolution de la religion »
Tentative d’une définition
Tenter une définition de la religion n’est aisé ; il en existe presque autant que de spécialistes. Dans cette jungle
inextricable, Jared Diamond en recense 16 dans un tableau ; parmi ces dernières celle de Durkheim ou de Marx pour qui « la religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans
cœur, comme elle est l’esprit des conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple ».
Longtemps, explique Diamond, il proposait lui-même à ses étudiants la définition suivante : « La religion est la
croyance en un agent surnaturel posé en postulat et dont nos sens ne peuvent donner de preuve de l’existence, mais qui est invoqué pour expliquer les choses dont nos sens nous donnent bien la
preuve ».
Mais il se rendit compte plus tard de la faiblesse de celle-ci car elle « omettait un deuxième attribut des religions
: ce sont aussi des mouvements sociaux agrégeant des êtres qui s’identifient comme partageant des croyances auxquelles ils adhèrent profondément ».
Ce n’est pas tout. « Un troisième attribut de toutes les religions est que leurs adeptes font de coûteux et
douloureux sacrifices pour manifester de façon convaincante aux autres personnes leur adhésion au groupe ».
En outre, ces croyances impliquent des règles de conduite (lois, codes moraux, obligations, tabous, etc.).
Et pour finir, dans la plupart des religions se manifeste la récompense pour les vertueux (éternité bienheureuse, etc.)
et des châtiments pour les mauvais ou ceux qui ne respectent pas les règles (malédictions, enfer, etc.)
En résumé, explique l’auteur, « la religion suppose une constellation de cinq ensembles d’attributs qui varient en
puissance selon les religions du monde (religions traditionnelles y compris). Cette constellation peut nous servir à comprendre les différences entre la religion et plusieurs systèmes apparentés
qui partagent de ses attribut, mais pas tous. La patriotisme et la fierté ethnique », par exemple, s’ils sont des mouvements sociaux distinguant « leurs adeptes des gens extérieurs,
exigent des sacrifices, (ils) n’enseignent pas la croyance en des agents surnaturels ».
La recherche des explications
causales
Dans ce paragraphe, Jared Diamond analyse les processus probables ayant conduits à la religion.
Ce qui le conduit à écrire, après quelques développements, que « ce que nous qualifions à présent de religion est
apparu en dérivation de la complexité croissante du cerveau humain dans sa démarche d’identification des explications causales et d’élaboration de prédictions. Pendant longtemps il n’y aurait pas
eu de distinction reconnue entre le naturel et le surnaturel, ou entre le religieux et le reste de la vie. » Et l’auteur d’émettre une hypothèse sur le fait de savoir quand la ‘religion’
aurait émergée au cours de l’évolution humaine : « très progressivement, à mesure que notre cerveau se complexifiait », notant au passage que nos ancêtres néandertaliens, il plus de 40.000
ans, ensevelissaient leurs morts après les avoir ornés de pigments ocres. « Il semble raisonnable, conclut-il, de supposer que nos ancêtres ont eu des croyances religieuses pendant les 60.000 ans
et plus des Homo sapiens au comportement moderne, et peut-être pendant plus longtemps encore ».
Croyances surnaturelles
Dans un tableau JD expose quelques exemples de croyances surnaturelles propres à des religions particulières. Il est
intéressant de noter à quel point les croyances issues d’autres cultures, et en particulier celle tirées de sociétés traditionnelles, nous apparaissent puériles, tandis que celles des sociétés
dans lesquelles nous baignons constituent une sorte de point aveugle de la raison.
En la matière, pour ramener les choses à leur incongruité, tout semble question de formulation :
« Une femme qui n’avait pas été fécondée par un homme tomba enceinte et donna naissance à un enfant mâle dont le
corps après la mort fut transporté à un endroit appelé paradis souvent représenté comme étant au ciel ».
Parmi les croyances surnaturelles, certaines impliquent des oiseaux, ce que je ne pouvais ne pas relever. Ainsi cette
dernière :
« Certains groupes Néo-Guinéens des basses terres croient que le beau chant fluté d’un petit oiseau, connu sous le
nom se séricorne fauve, annonce que quelqu’un vient tout juste de mourir, mais », ajoute Diamond, le problème est que « cet oiseau compte au nombre des espèces les plus communes et des
plus fréquents chanteurs des forêts de la région ». Et l’auteur de conclure : « mes amis néoguinéens sont aussi convaincus des mauvais présages de ce volatile que les Européens sont
effrayés par les chats noirs ».
D’un point de vue général, souligne encore l’auteur avec perspicacité, « le facteur psychologique qui sous-tend de
telles croyances est que nous nous souvenons des coups tirés au but et oublions les échecs, de sorte que la plus légère preuve suggérée par le souvenir de réussites vient confirmer les moindres
superstitions que nous entretenons ». En effet, qui n’a jamais été troublé par un augure paraissant confirmée par les faits, tout s’empressant dans le même temps d’oublier la pronostics a
posteriori erronés ou farfelus ?
Pour conclure ce paragraphe JD souligne que si elles sont irrationnelles, « les croyances religieuses surnaturelles
(sont) plausibles et satisfaisante d’un point de vue émotionnelles », ce pourquoi elles demeurent « digne de foi en dépit même de leur caractère invraisemblable ».
Ne l’oublions pas, et cela a été dit tout a long de l’histoire, les dieux et déesses, s’ils se comportent comme des êtres
humains (ils peuvent être jaloux, rancuniers, etc.), « leurs pouvoirs qui surpassent ceux des humains sont des projections des fantasmes de puissance propres à ces derniers
».
Les sept fonctions explicative de la religion
1) L’explication
En premier lieu Diamond identifie une fonction originelle du fait religieux, fonction qui dans nos sociétés occidentales
modernes a reculée face à la poussée de la science : l’explication (enfin pas tout à fait partout si l’on en croit par exemple la prégnance du Dessein intelligent aux Etats-Unis).
Ainsi, « les peuples traditionnels préscientifiques bricolent des explications pour tout ce qu’ils découvrent, sans
avoir assurément la capacité prophétique de faire la distinction entre les explications que les savants considèrent aujourd’hui naturelles et scientifiques et celles que ces derniers jugent
surnaturelles et religieuses. Pour ces peuples, ce sont toutes des explications et ils ne discriminent pas celles qui sont ensuite perçues comme religieuses des autres... ».
« Aujourd’hui, pour de nombreux chercheurs, le dernier bastion de l’explication religieuse est celui de Dieu comme
Cause première » (par exemple Trinh Xuan Thuan et son principe anthropique fort). Ceci dit, à ceux qui à
la question « Pourquoi quelque chose plutôt que rien ? » répondent : Dieu, on pourrait leur objecter avec Diamond, que « ‘Dieu’ ne consiste qu’à mettre un nom sur son absence de
réponse », ou avec André Comte-Sponville qu’il « s’agit de
constater que les explications (d’ordre surnaturelle) que les religions prétendent apporter ont en commun… de n’expliquer rien, sinon par de l’inexplicable ! »
2) Apaiser l’anxiété
« La deuxième fonction de la religion - un adjuvant pour apaiser l’anxiété de l’espèce humaine face à des problèmes
et des dangers qui échappent à son contrôle - fut probablement très forte dans les toutes premières sociétés ». D’où le recours aux prières, aux oracles, et aux shamans, par
exemple.
« Si cette fonction de la religion aurait diminué, explique l’auteur, alors que les sociétés renforçaient leur
contrôle sur le cours de l’existence humaine, que les gouvernements étatiques gagnaient en puissance », force est de constater qu’aujourd’hui cet aspect du phénomène religieux et le recours
que ce soient aux rebouteux des campagnes, aux liseurs de bonne aventure des villes et autres Irma New-age, a encore de beaux jours devant lui.
3) Apporter un réconfort
Autre fonction de la religion : « apporter un réconfort en niant la réalité de la mort ». Mais pas seulement,
car la religion offre diverses formes de réconfort, comme « expliquer une souffrance en déclarant qu’elle n’est pas un événement dépourvu de signification ni dû au hasard, mais qu’elle un
sens plus profond... »
Il y a d’ailleurs une certaine forme de continuité sur ce point entres les croyances des sociétés traditionnelles et les
monothéismes des sociétés modernes : « Les chasseurs-cueilleurs croient souvent en une survie après la mort sous la forme d’esprits. Mais cette fonction s’est largement répandue avec l’essor
des religions qui méprisent le monde terrestre et affirment qu’il y a une vie après la mort, plus importante et durable que la vie terrestre dont le seul but est justement de préparer le salut
dans l’au-delà. »
Et Diamond de préciser : « Si le rejet du monde est puissant dans le christianisme, l’islam et quelques courants du
bouddhisme, il caractérise également certaines philosophies séculières (c’est-à-dire non religieuses), comme le platonisme ».
Un autre aspect intéressant de la réflexion de l’auteur sur ce sujet, est le motif pour lequel les sociétés complexes
mettent davantage l’accent sur l’au-delà et le réconfort que les sociétés de chasseurs-cueilleurs ; un constat pouvant apparaitre contre-intuitif, mais attesté par les preuves archéologiques tant
qu’ethnographiques - coïncidant avec néolithisation : « avec la transition à l’agriculture, le nombre moyen d’heures de travail quotidien augmenta, la nutrition se dégrada, les maladies
infectieuses et l’usure physique s’accrurent et l’espérance de vie se réduisit. Ces conditions de vie s’aggravèrent encore pour les prolétariats urbains pendant la Révolution industrielle
».
Et Diamond de conclure : « l’infortune tend à rendre les gens plus croyants » De fait, « les couches
sociales, les régions et les pays pauvres tendent à être plus religieux que les riches : ils davantage besoin de soutien moral ».
Cependant, « que la religion ne montre néanmoins aucun signe d’extinction peut tenir à notre persistante quête de
‘sens’ ».
4 et 5) Organisation et obéissance
Ces aspects du phénomène religieux coïncide avec la complexification et l’agrandissement des société humaines :
« Les sociétés très peuplées ont de fortes chances de vaincre les petites sociétés ; elles exigent des bureaucrates à
temps complet parce que 20 personnes peuvent s’assoir autour d’un feu de camp et parvenir à un consensus alors que 20.000 ne le peuvent pas ; et il faut nourrir de tels dirigeants et
bureaucrates. Mais comment un chef ou un monarque parvient-il à obtenir que ls paysans tolèrent ce qui est fondamentalement un vol de leur nourriture par des classes de parasites sociaux ?
».
C’est toute le sujet de la collusion entre pouvoir et religion, un phénomène fort bien identifié en son temps par le bon
curé Meslier :
« Ainsi, quoiqu’il semble que la religion et la politique dussent être si contraires et si opposées l’une à
l’autre dans leurs principes et dans leurs maximes, elles ne laissent pas néanmoins que de s’accorder assez bien ensemble lorsqu’elles ont une fois fait alliance et qu’elles ont contracté amitié
ensemble, car on peut dire qu’elles s’entendent pour lors comme deux coupeurs de bourse : la religion soutient le gouvernement politique, si méchant qu’il puisse être ; et à son tour, le
gouvernement politique soutient la religion, si vaine et si fausse qu’elle puisse être » (Mémoire contre la religion).
Et au pourfendeur d’illusions de préciser sa pensée, avec une verve ne cédant rien à la lucidité :
« ... tout ce que vos prêtres et vos docteurs vous prêchent avec tant d’éloquence touchant la grandeur, l’excellence
et la sainteté des mystères qu’ils vous font adorer, tout ce qu’ils vous racontent avec tant de gravité de la certitude de leurs prétendus miracles, et tout ce qu’ils vous débitent avec tant de
zèle et tant d’assurance touchant la grandeur des récompenses du ciel et touchant les effroyables châtiments de l’Enfer - ne sont, dans le fond, que des illusions, des erreurs, des mensonges, des
fictions et des impostures inventées premièrement à des fins et rusés politiques, continuées par des séducteurs et des imposteurs, ensuite reçues et crues aveuglément des peuples ignorants et
grossiers, puis enfin maintenues par l’autorité des grands et des souverains de la Terre (...) afin de tenir par là le commun des hommes en bride et faire d’eux tout ce qu’ils voudraient
».
Mais revenons à Diamond et à ce constat :
« Au cours des siècles récents du monde judéo-chrétien, cette tendance s’est bien sûr inversée et la religion est
bien moins qu’auparavant la servante de l’Etat. » Cependant, ajoute l’auteur, « la fusion de la religion et de l’Etat persiste dans certains pays musulmans, en Israël et (il y a peu de
temps encore) au Japon et en Italie. Même le gouvernement des Etats-Unis invoque Dieu sur sa monnaie... ». Ajoutons qu’en France, la laïcité n’empêche nullement l’imprégnation persistante
des valeurs judéo-chrétiennes à tous les niveaux de la société. Pour s’en persuader il n’est qu’à regarder la composition des divers conseils d’éthiques auxquels nos politiques puisent leur
inspiration, truffés de prélats et de leurs séides.
6) Codes de conduite à l’égard des inconnus.
En bref, sur cet aspect notons que « les raisons pour lesquelles les athées, ainsi que de nombreux croyants, ne tuent
plus leurs ennemis découlent des valeurs instillées par la société et de la crainte de la main puissante de la loi plutôt que de la colère de Dieu. Mais, à partir de l’essor des chefferies
jusqu’à celui récent des Etats séculiers, la religion à justifié les codes de comportements ».
Diamond ajoute prudent : « selon le point de vue de chacun ces rôles ont été jugés positifs (promotion de l’harmonie
sociale) ou négatifs (exploitation des masses par des élites oppressives). »
Notons que l’harmonie sociale d’une société donnée peut fort bien
s’accommoder du ravage des contrées éprises d’autres fétiches, voire encourager le massacre et l’éradication totale de populations impies. (cf. les Albigeois ; voire également les croisades, où L’Eglise, cherchant à
détourner la violence des chevaliers en mal de rapine sur le sol d’Occident et limiter les guerres privées, va en quelque sorte exporter le mal en Terre-Sainte, donnant aux belliqueux gens
d’armes de ‘nobles’ motifs. C’est la création de la « Militia Christi », ordre qui rapidement « devient une confrérie de chevaliers prêts au combat contre les adversaires de la
chrétienté ; elle devient l’instrument de la guerre sainte. Le meurtre est justifié, voire sacralisé ! » (Les templiers, Alain Demurger) - On pourra lire aussi
sur ce sujet l’essai d’Ami Maalouf, Les croisades vues par les arabes. )
7) Justifier la guerre
« Les dix commandements ne s’appliquent qu’à votre propre comportement à l’égard de concitoyens dans une chefferie ou
un Etat ».
En découle, selon une logique bien connue : « Tu ne tueras point (les croyants en ton propre dieu) et Tu dois tuer
(les croyants en un autre dieu) ». L’essentiel est dit.
Et juste s’il fallait y insister :
« L’Ancien Testament est émaillé d’exhortations à se montrer cruel à l’encontre des païens. Le Deutéronome 20 :
10-18, par exemple, explique l’obligation pour les Hébreux de pratiquer le génocide : quand votre armée s’approche d’un cité lointaine, vous devez asservir tous les habitants s’ils se rendent,
mais s’ils résistent, tuer tous les hommes, asservir les femmes et les enfants, voler leur bétail et tout ce qui se trouve dans la ville. Mais, si c’est une cité des Cananéens, des Hittites, ou
de tout autre de ces peuples adorateurs des faux dieux, alors le vrai Dieu commande que soit massacré tout ce qui respire dans la cité. »
Pour conclure
De ces sept fonctions qui caractérisent la religion, « deux fonctions existaient déjà et étaient à leur apogée à
l’époque de l’émergence des humains intelligents, 50.000 ans avant notre ère, et ont connus un déclin régulier dans les récents millénaires : l’explication surnaturelle (en déclin rapide) et
l’apaisement ritualisé de l’anxiété face aux dangers incontrôlables (en léger déclin). Les cinq autres fonctions étaient absentes (pour quatre d’entre elles) ou faible (la cinquième) chez es
premiers humains intelligents ; elles atteignirent un pic dans les chefferies et les Etats émergents (pour trois d’entre elles), et ont connu un déclin plus ou moins net depuis lors
».
Serait-ce pour autant le crépuscule des religions ? Le monde tel qu’il va semble y apporter démenti. Selon Diamond
l’avenir du fait religieux dépendra de ce que sera le monde des les années à venir : « Si les niveaux de vie s’élèvent dans le monde, alors les fonctions 1 et 4-7 continueront à décliner,
mais il est probable que les fonctions 2 et 3 perdureront ». Mais si, est c’est le constat du réel aujourd’hui, « le monde reste embourbé dans la pauvreté ou si (pis encore) l’économie
mondiale, les niveaux de vie et la paix se dégradent, alors il se peut que toutes les fonctions de la religion, peut-être même l’explication surnaturelle, connaissent une résurgence
».
Quant au dernier mot de Jared Diamond sur ce chapitre : « il faut attendre et voir ». Je ne suis pas enclin à
telle retenue - et partagerai plutôt le constat de Mike Davis dans Le pire des mondes possibles, sous-titré, de l’explosion
urbaine au bidonville global.
Cher Axel,
RépondreSupprimerJe me suis procurée ces jours ci un petit livre des plus intéressants, issu de la collection "Textuel, petite encyclopédie critique". C'est un court essai de Jean-Claude Kaufmann, sociologue, "Identités, la bombe à retardement". (Cela fait quelques temps que je m'intéresse à cette notion, toute récente, de l'identité et notamment des liens entre langues/cultures et identités). Voilà ce que nous dit Kaufmann dans son 1er chapitre, au sujet de la religiosité identitaire : " ce que l'on appelle le "retour du religieux" est en effet principalement impulsé par la révolution identitaire. Pour le meilleur quand les croyances fournissent une éthique apaisante à des individus désorientés. Mais aussi pour le pire quand la reformulation imaginaire des communautés traditionnelles construit des identités collectives totalitaires et bellicistes. Hier ordre significatif structurant la société et conférant socialement le sens de la vie, la religion est de plus en plus aujourd'hui intériorisée sous forme d'une croyance personnelle (Hervieux-Léger, 1999). En délivrant l'individu d'un peu de l'angoisse et de la fatigue d'être soi, elle peut, dans cette nouvelle fonction de type thérapeutique, lui assurer équilibre psychologique, calme et sérénité. Nombre de religions, notamment le bouddhisme, évoluent dans ce sens de la paix et de la tolérance confinant la sagesse. Le passage par l'intériorité personnelle rend toutefois le système significatif potentiellement volatile et instable : dans certains contextes il prend des formes beaucoup moins pacifiques. L'identité est sans cesse guettée par cette diablesse qu'est l'idée d'une totalité absolue, d'autant plus rassurante qu'elle devient simpliste et exclusive. Or les corpus religieux se prêtent idéalement à cette dérive fondamentaliste."
Voilà un extrait qui apporte, il me semble (je n'ai pas relu votre billet), une autre façon, via la question identitaire, d'aborder celle de la religion.
Vous souhaitant aussi une agréable rentrée ! Ici ce fut un été mémorable (je me crois déjà à l'automne) tant la pluie est tombée. Les tomates en ont été malades !
:-)
C.