3 nov. 2014

Novembre, en miettes... La sarcelle et l'étang - Je t'ai toujours aimé...

Boire l'eau du Léthé

Le vague à l’âme inconsolable…
Grisaille à la saveur impénétrable.

Jour de novembre.

Ou l’oiseau s’est réfugié sous son arbre…
Mais les feuilles s’épuisent en palabres.

Jour de Novembre.

A espérer des printemps à venir…
Qu’aucune ombre ne saura ternir.
Baumes sur nos cœurs… 
Pour éponger nos malheurs.

________________________



Polyphonic Size - Je t'ai toujours aimé

Avant de perdre ma face
Et de m'éteindre comme un vieux mégot
Mon tout dernier regard
Se portera sur tes fesses
Ou je cachais chaque nuit
Le plus précieux de mon magot

Avant de vomir mes adieux
Et de m'écrouler comme un vieux poivrot
Mon tout dernier regard
Se portera sur tes yeux
Ou je cachais chaque nuit
Les plus brûleux de mes propos

Je t'ai toujours aimé

Avant de sombrer dans l'erreur
Et de couler comme un vieux cargo
Mon tout dernier regard
Se portera sur ton cœur
Où je cachais chaque nuit
Les plus honteux de mes sanglots


Je t'ai toujours aimé...

Je t'ai toujours aimé...

Je t'ai toujours aimé...

________________________

Sarcelle d'hiver (photo par Axel)

Plonger au cœur de l’irrationnel, s’y accrocher et chercher réconfort
N’est pas bon signe…
Relire un roman qui nous accable de sa beauté triste, s’y projeter 
N’est pas bon signe…

Le couperet et les regards vides.
L’eau de l’étang, le poids des vaines paperasses.

Existence réduite aux acquêts.
Sans plus de chaleur, sans plus de tendresse.

Ce cri muet...


Se noyer en rêve n’est qu’une échappatoire.
Le réel nous rattrape…



6 commentaires:

  1. Le réel est beau pour qui sait l'accueillir tel qu'il est sans volonté de le transformer.

    Le présent n'est laid que lorsqu'on le compare.

    Ne pas comparer, c'est aimer ce qui est.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le réel n’est ni beau ni laid. Il est, rien de plus…
      Il n’est pas davantage désincarné, une « idéalité ».
      Le réel est en acte. Il se fabrique à chaque instant ; par notre souffle même, par celui de qui nous touche…

      Non le problème n’est pas le réel, mais son double, comme dirait Clément Rosset.
      Mais je n’ai pas l’humeur pour verser dans une métaphysique du pauvre…
      Le sujet n’est pas là.

      J’ajouterai juste que comparer, mesurer, évaluer, jauger : c’est ce que font tous les organismes vivants, ne serait-ce qu’à des fins de survie…
      Si j’étais un robot je n’y verrai qu’une suite binaire, un algorithme ; mais ce supplément d’âme dont je crois disposer me rend la résolution de l’équation impossible.
      Ceci explique sans doute pourquoi je préfère l’alchimie d’un poème perdu d’avance au froid calcul d’un boutiquier de l’âme ; la faiblesse d’un cœur à l’agonie à l’acier froid d’un raisonnement creux comme un tambour et qui se voudrait imparable, à treize décimales après la virgule…

      Supprimer
    2. Je n'ai rien contre l'émotion ou la sensibilité, elles font parties du réel.

      Je ne sais pas l'image que vous vous faites de moi, peut-être est-ce celle d'un "boutiquier de l'âme aux raisonnements creux comme un tambour" ? Peut-être. Je n'en sais rien. Tout ce que je peux vous dire c'est que je ne me sens pas l'âme d'un robot, mais celle d'un être humain.

      Un être humain qui aime, il est vrai, voir et penser au-delà de l'émotion et de la sensibilité que je comprends pleinement par ailleurs.

      Les autres organismes vivants ne comparent pas comme comparent les hommes.

      Les animaux n'ont pas cette manie humaine qui est celle de comparer leur présent à leur passé et à leur idée du futur.

      Seuls les hommes, par leur conscience unique, ont cette manie. Manie à l'origine de leurs souffrances.

      La douleur est une sensation commune à toutes les espèces, la souffrance n'est qu'humaine.

      Mais je n'ai rien contre la souffrance, elle fait partie du réel, de la condition humaine, la seule chose que je me permets de souligner, c'est qu'elle est issue de la pensée, pensée qui ressasse, qui compare, qui anticipe...

      Libre à vous de préférer ce que vous préférez. Je n'ai en moi aucune intention de transformer ou de changer qui que ce soit, ni quoi que ce soit en qui que ce soit. Si vous ne pouvez vous empêcher de souffrir, vous souffrirez. Personne n'y pourra jamais rien. Si vous percevez que la souffrance ne sert à rien, alors peut-être se dissoudra-t-elle. Mais évidemment ça n'est pas le fruit d'une décision, on ne décide pas de "ne plus souffrir".

      Bref, je ne juge rien de votre façon de ressentir le réel, ni vos humeurs, ni vos souffrances. Peut-être qu'aucun de mes "raisonnements" ne vous touchent, et je l'accepte. Mais sachez que c'est un être humain qui vous écrit, en plein dans sa condition humaine, la même que la vôtre. Un être humain qui vous considère comme son frère.



      Supprimer
    3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

      Supprimer
    4. Ne m’en veuillez pas Cédric, je suis ces jours-ci dans une sorte de ouate desséchante ; l’esprit rendu filandreux par les circonstances…

      Cela n’a strictement rien à voir mais j’avais envie de mettre à la suite ce poème archiconnu de Baudelaire, que j’avais appris par cœur – juste pour m’entrainer – l’an passé.
      Sa beauté trouble fait contre-point au maussade du reste…
      (L’autre poème me venant en tête étant celui de Rimbaud, « Tête de Faune », pour le bouvreuil sans doute…)


      L'invitation au voyage
      ================

      Mon enfant, ma soeur,
      Songe à la douceur
      D'aller là-bas vivre ensemble !
      Aimer à loisir,
      Aimer et mourir
      Au pays qui te ressemble !
      Les soleils mouillés
      De ces ciels brouillés
      Pour mon esprit ont les charmes
      Si mystérieux
      De tes traîtres yeux,
      Brillant à travers leurs larmes.

      Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
      Luxe, calme et volupté.

      Des meubles luisants,
      Polis par les ans,
      Décoreraient notre chambre ;
      Les plus rares fleurs
      Mêlant leurs odeurs
      Aux vagues senteurs de l'ambre,
      Les riches plafonds,
      Les miroirs profonds,
      La splendeur orientale,
      Tout y parlerait
      À l'âme en secret
      Sa douce langue natale.

      Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
      Luxe, calme et volupté.

      Vois sur ces canaux
      Dormir ces vaisseaux
      Dont l'humeur est vagabonde ;
      C'est pour assouvir
      Ton moindre désir
      Qu'ils viennent du bout du monde.
      - Les soleils couchants
      Revêtent les champs,
      Les canaux, la ville entière,
      D'hyacinthe et d'or ;
      Le monde s'endort
      Dans une chaude lumière.

      Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
      Luxe, calme et volupté.

      Supprimer
    5. Je ne vous en veux pas le moins du monde cher Axel.

      Je vous souhaite les plus beaux des voyages, quels qu'ils soient ; même si à mes yeux, les plus beaux voyages ne sont pas ceux que l'on rêve... ;-)

      Supprimer