27 avr. 2015

Cavaliers de l'apocalypse sous le ciel de Bruges...

Cavaliers de l'apocalypse - Photo par Axel

« Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre. »

Droit vers le ciel (photo par Axel)

Les quatre cavaliers de l'Apocalypse
Par Rik Poot, 1987
Jardin Hof Arentsde Bruges


En grande furie... (photo par Axel)
Variation apocalyptique I (Photo par Axel)

Variation apocalyptique II (Photo par Axel)


Ce spectre singulier n'a pour toute toilette,
Grotesquement campé sur son front de squelette,
Qu'un diadème affreux sentant le carnaval.
Sans éperons, sans fouet, il essouffle un cheval,
Fantôme comme lui, rosse apocalyptique
Qui bave des naseaux comme un épileptique.
Au travers de l'espace ils s'enfoncent tous deux,

Et foulent l'infini d'un sabot hasardeux.
Le cavalier promène un sabre qui flamboie
Sur les foules sans nom que sa monture broie,
Et parcourt, comme un prince inspectant sa maison,
Le cimetière immense et froid, sans horizon,
Où gisent, aux lueurs d'un soleil blanc et terne,
Les peuples de l'histoire ancienne et moderne.

Une gravure fantastique
Charles Baudelaire
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Echo

Gustave Moreau

LA PARQUE ET L'ANGE DE LA MORT


" Atropos, est la plus vieille, la plus terrible des trois Parques. Maîtresse de l’Avenir, c’est elle qui coupe à l’aide de ciseaux le fil de la vie filée par Clôthô et dévidée par Lachesis. Ici, elle tient par la bride le destrier d’un Ange de la Mort à qui l’artiste a donné, de même qu’à son Démon tentateur (Cat. 52, Cat. 238)  ou à son Génies du Mal (Cat. 54), des ailes rouges. L’inquiétante silhouette de ce cavalier décharné rappelle certains Don Quichotte d’Honoré Daumier. Comme souvent chez Moreau, le mythe grec est mâtiné de christianisme. Ainsi fait-il se côtoyer Atropos – fille de la Nuit ou de Jupiter et Thémis – une figure  mythologique et l’ange noir brandissant l’épée de feu qui, n’était-ce la robe noire de sa monture, pourrait bien être le quatrième cavalier de l’Apocalypse : « […] je vis paraître un cheval pâle, et celui qui était monté dessus s’appelait la Mort, et l’enfer le suivait ; et le pouvoir lui fut donné sur la quatrième partie de la terre, pour y faire mourir les hommes par l’épée, par famine, par mortalité, et par les bêtes sauvages. » (Apocalypse de Saint Jean, chap. VI, v. 8). Moreau inscrit ces personnages au centre d’un paysage désolé, de fin du monde. Il détache leurs silhouettes sur un ciel nocturne troué par une lune ensanglantée et par l’auréole de l’ange qui, dénué de visage, inspire la terreur. Les contours de sa monture rappellent ceux d’un cavalier dans La Découverte du meurtre d’Holopherne de Botticelli qu’il avait copié en août 1858 à la Galerie des offices à Florence. La Parque penchée, écrasée par son lourd vêtement de deuil, a l’aspect d’une pleureuse."
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