Meublant mes instants de solitude au tripalium, il m’arrive parfois de lire un passage d’un gros livre savoureux, récupéré sur l’intournable site de la BNF. Il s’agit de la correspondance complète de la marquise de Deffand. L’ouvrage est précédé d’une « histoire de sa vie, de son salon, de ses amis » commise par un certain M de Lescure, disciple de Sainte-Beuve.
Ne pouvant, et au fond ne
voulant, consacrer à ces entractes plus de temps qu’il ne faut, j’en suis
aujourd’hui toujours à savourer au compte-goutte le texte de M de Lescure ;
de belles pages de la littérature française, écrites dans un style un peu désuet,
mais si élégant, qui me plait tant. Quelques lettres de la Marquise s’y
esquissent ; un peu de son tempérament aussi.
Horace Walpole, l’inventeur de la
sérendipité, rencontra Madame de Deffand
pour la première fois à Paris en 1765. Elle était alors âgée de 68 ans et déjà aveugle.
S’en suivra une profonde amitié, traduite par une correspondance épistolaire
qui ne verra son point final qu’à la mort de la marquise, en 1780. De l’auteur
du château d’Otrante, qui devrait ouvrir la mode du roman gothique, M de
Lescure écrira : « Il était
trop sceptique pour parler souvent, trop spirituel pour parler beaucoup, trop
délicat pour parler longtemps ».
Quant à Horace Walpole, devenu un
peu plus intime avec Madame de Deffand, dans une lettre adressée à lady Hervey
en 1766 il en brossera un joli portrait[1] :
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[1]
La grande ennemie de Madame du Deffand dont il est question dans cette lettre
est Madame Geoffrin, salonnière rivale de la marquise et qui s’attachera Julie
de Lespinasse, l’aidant à ouvrir son propre salon.
Cher Axel,
RépondreSupprimerDans un de mes opuscules, j'avais rebaptisé Mme du Deffand la Marquise du Cafard…
À vous,
FS
Merci de votre passage, cher Frédéric.
RépondreSupprimerJe trouve en effet à l’entrée « vagabondage » de votre « Dictionnaire chic de philosophie » :
« … j’avance avec délice dans les Mémoires de Mme de Staal qui complota avec la duchesse du Maine contre le Régent et fut embastillée quelques semaines. Elle animait les soirées du château de Sceaux où elle devait rivaliser d’esprit, sans doute, je vais l’apprendre, avec la jeune marquise du Cafard : Mme du Deffand ».
Sous le ciel brouillé du printemps
Amicalement
Axel