Une fois n’est pas coutume et je me contenterai de renvoyer sur un billet publié ce 7 octobre par Paul Jorion sur son blogue. Un billet qui me semble d’une grande lucidité - certaines évidences qu'il est bon de marteler...
Quelques extraits, pour la mise en bouche :
« … le progrès technologique qui permet la diminution du travail est confisqué par certains, aux dépens de tous les autres. Autrement dit, le problème n’est pas que nos inventions soient mauvaises en soi, mais nous tolérons un système politique qui les détourne de leurs capacités à faire du bien. Et ce système politique, c’est le capitalisme.
« La question est la suivante : dans combien de temps la Sécurité sociale fera-t-elle pression en avançant que le diagnostic médical établi par une machine coûte moins cher et qu’il permet d’épargner des vies humaines ?
« il y a un problème social, parce que le rapport de force entre les salariés et les détenteurs de capital est lié à une certaine rareté du travail. Une rareté qui oblige à ce que celui qui produit son travail soit payé. Si cette rareté diminue, s’il y a un poste pour 500 candidats, le salaire va forcément baisser. Or, il n’y a pas de limite absolue à la baisse, sauf peut-être si l’État en décide autrement. Et ce que l’on voit maintenant avec l’« ubérisation » de l’économie, c’est que les salaires tombent en-deçà du salaire de subsistance, en mettant en concurrence tous ceux qui peuvent faire quelque chose. (…) On est prêts désormais à aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh… On appelle ça « la compétitivité » !
« Le problème du chômage est insoluble… La seule chose qui pourrait le résoudre est que nous acceptions la mécanisation du travail et que le bénéfice de cette dernière aille dans un pot commun pour servir à la communauté dans son ensemble. Mais, encore une fois, le système économique actuel ne permet pas de le faire. Et la classe politique ne prend pas au sérieux la question de la destruction du travail par le développement de la technique. Elle est, au contraire, dans une attitude défensive face à cette situation : on doit s’adapter, on va gérer la misère… »
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