Kerepesi Cemetery (photo par Axel) [cliquer sur la légende pour grand format] |
Les villégiatures macabres réjouissent bien souvent
l’humeur tranquille du flâneur. Havres de paix au cœur des grandes cités, elles
déroulent leurs stèles, crucifix, colonnades ou mausolées dans des écrins de
verdure venus étouffer la frénésie du negotium[1]
et du consumérisme.
Avec la poésie des noms à demi-effacés, embrassés
par la danse des feuilles trépassées, papillons allant du jaune au rouge
cramoisi – car la meilleure saison pour visiter l’éphémère est l’automne avancé
-, tout invite à la rupture du fil des
préoccupations ordinaires.
Kerepesi cemetery (photo par Axel)
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Kerepesi cemetery (photo par Axel)
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S’abandonner à l’oisiveté, le regard flottant sur
le contour des statues. Formes amples ou ciselés à coup de serpe, parfois nimbées
d’une sensualité étrange… Comme s’il eut fallu oser retenir un souffle de vie,
un simulacre d’éternité, la trace infime d’un baiser. Peut-être ce « baiser d’or du bois qui se recueille »[2]
cher à Rimbaud…
Mais à contempler ces chouettes de Minerves, incertaines
sur leurs socles, ces amants figés par le destin ou ces amours impassibles dans
le vent, on se prend à songer aussi à Baudelaire qui, sur de tout autres
rivages, pouvait écrire : « Là,
tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté »[3].
Le lierre et la pierre enlacés dans une ultime danse. L’éphémère érodant le
durable…
A l’instar d’Highgate
Cemetery[4], le
cimetière Kerepesi[5] de
Budapest, fait partie de ces lieux un peu magiques par leur sombreur teintée d’un
romantisme désuet ; là où le gothique flirt avec le kitch indécent de la
fatuité humaine[6]. A s’y
perdre, on croisera sans doute le murmure des brises solitaires. Mais aussi, à n’en
pas douter, l’écureuil affairé ou le renard trottant alerte entre les allées
moussues… Que dire des oiseaux ? Car les cimetières sont des refuges
privilégiés pour les mésanges, pinsons, sitelles, grives, merle et autres
corvidés. La liste est loin d’être exhaustive… Aussi, s’il vous arrive au
détour d’un sépulcre d’ouïr un tambourinement net et sonore, il est possible qu’il
s’agisse d’un pic vert, mais peut-être rencontrerez-vous son frère noir, bien plus
rare... Alors le temps sera suspendu.
Kerepesi cemetery (photo par Axel)
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Kerepesi cemetery (photo par Axel)
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On l’aura compris
Dans les cimetières
Le miroiseur un peu rêveur y trouve sa place…
Pic noir du kerepesi cemetery (photo par Axel) [cliquer sur la légende pour grand format] |
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AUTRES IMAGES
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[6]
Je songe ici à l’affreuse tombe de Marx du Highgate cemetery, ou aux autres
monuments tape-à-l’œil de politiciens hongrois dont les noms se perdent déjà
dans les limbes de l’histoire.
Les photos sont magnifiques, superbe balade ! J'adore, merci Axel !
RépondreSupprimerMerci de ton passage :)
RépondreSupprimerSu blog es excelente, le felicito.
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