9 nov. 2017

Flâneries de cimetières…

Kerepesi Cemetery (photo par Axel)
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Les villégiatures macabres réjouissent bien souvent l’humeur tranquille du flâneur. Havres de paix au cœur des grandes cités, elles déroulent leurs stèles, crucifix, colonnades ou mausolées dans des écrins de verdure venus étouffer la frénésie du negotium[1] et du consumérisme.


Kerepesi cemetery (photo par Axel)
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Kerepesi cemetery (photo par Axel)
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Avec la poésie des noms à demi-effacés, embrassés par la danse des feuilles trépassées, papillons allant du jaune au rouge cramoisi – car la meilleure saison pour visiter l’éphémère est l’automne avancé -, tout  invite à la rupture du fil des préoccupations ordinaires.

S’abandonner à l’oisiveté, le regard flottant sur le contour des statues. Formes amples ou ciselés à coup de serpe, parfois nimbées d’une sensualité étrange… Comme s’il eut fallu oser retenir un souffle de vie, un simulacre d’éternité, la trace infime d’un baiser.  Peut-être ce « baiser d’or du bois qui se recueille »[2] cher à Rimbaud…


Kerepesi cemetery (photo par Axel)
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Kerepesi cemetery (photo par Axel)
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Kerepesi cemetery (photo par Axel)
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Mais à contempler ces chouettes de Minerves, incertaines sur leurs socles, ces amants figés par le destin ou ces amours impassibles dans le vent, on se prend à songer aussi à Baudelaire qui, sur de tout autres rivages, pouvait écrire : « Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté »[3]. Le lierre et la pierre enlacés dans une ultime danse. L’éphémère érodant le durable…


Kerepesi cemetery (photo par Axel)
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Kerepesi cemetery (photo par Axel)
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A l’instar d’Highgate Cemetery[4], le cimetière Kerepesi[5] de Budapest, fait partie de ces lieux un peu magiques par leur sombreur teintée d’un romantisme désuet ; là où le gothique flirt avec le kitch indécent de la fatuité humaine[6]. A s’y perdre, on croisera sans doute le murmure des brises solitaires. Mais aussi, à n’en pas douter, l’écureuil affairé ou le renard trottant alerte entre les allées moussues… Que dire des oiseaux ? Car les cimetières sont des refuges privilégiés pour les mésanges, pinsons, sitelles, grives, merle et autres corvidés. La liste est loin d’être exhaustive… Aussi, s’il vous arrive au détour d’un sépulcre d’ouïr un tambourinement net et sonore, il est possible qu’il s’agisse d’un pic vert, mais peut-être rencontrerez-vous son frère noir, bien plus rare... Alors le temps sera suspendu.


Kerepesi cemetery (photo par Axel)
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Kerepesi cemetery (photo par Axel)
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On l’aura compris
Dans les cimetières
Le miroiseur un peu rêveur y trouve sa place…


Pic noir du kerepesi cemetery (photo par Axel)
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AUTRES IMAGES

Kerepesi cemetery (photo par Axel)
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Kerepesi cemetery (photo par Axel)
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Kerepesi cemetery (photo par Axel)
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Kerepesi cemetery (photo par Axel)
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Kerepesi cemetery (photo par Axel)
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[6] Je songe ici à l’affreuse tombe de Marx du Highgate cemetery, ou aux autres monuments tape-à-l’œil de politiciens hongrois dont les noms se perdent déjà dans les limbes de l’histoire. 

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