Billet initial du 02 mars 2012
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Controverse sur Courbet et l’utilité sociale de l’art
De Proudhon jusque l’automne dernier je ne savais rien, ou si peu… Dans les faits, ce que j’avais pu en entendre dans les conférences de Michel Onfray, ce à quoi s’ajoutait quelques informations parcellaires glanées ici ou là. A dire vrai, le personnage ne m’intéressait guère. Il aura fallut un billet de Frédéric Schiffter pour qu’il me prenne l’idée d’acheter le petit livret Controverse sur Courbet et l’utilité sociale de l’art.
Je ne reviendrai pas ici sur la genèse de cette affaire ayant conduit Courbet à solliciter Proudhon pour une défense de son tableau Le retour de la conférence. Pour ceux que le sujet intéresse, l’essentiel y est dit sur ce billet du susnommé de novembre dernier ‘Anarchisme franchouillard (suite)’.
Je ne reviendrai pas ici sur la genèse de cette affaire ayant conduit Courbet à solliciter Proudhon pour une défense de son tableau Le retour de la conférence. Pour ceux que le sujet intéresse, l’essentiel y est dit sur ce billet du susnommé de novembre dernier ‘Anarchisme franchouillard (suite)’.
Ce fameux tableau est aujourd’hui détruit. Et s’il nous en reste la trace on le doit à la photographie, ravalée par Baudelaire – pour le coup pas très inspiré – au rang d’un « moyen industriel (ne pouvant) prétendre à l’art, dont la vocation est d’exprimer le beau. ». Mais revenons à ce Retour de conférence. Voici ce qu’en dit une excellente page des Etudes photographiques :
« Refusé au Salon de 1863, il (Courbet) confie à ce dernier (le photographe Bingham) la reproduction du Retour de conférence, mais encore une fois, Courbet est déçu du résultat. La reproduction lui permet néanmoins de faire connaître son œuvre et, le tableau ayant été détruit par un catholique fervent, d’en conserver une trace. Agissant en dehors du circuit officiel, la photographie possède une forte valeur “auratique”, car à travers elle, le tableau censuré continue à porter atteinte à la morale : en 1867, l’État fait détruire les clichés chez Bingham, provoquant l’indignation de l’artiste »
« Refusé au Salon de 1863, il (Courbet) confie à ce dernier (le photographe Bingham) la reproduction du Retour de conférence, mais encore une fois, Courbet est déçu du résultat. La reproduction lui permet néanmoins de faire connaître son œuvre et, le tableau ayant été détruit par un catholique fervent, d’en conserver une trace. Agissant en dehors du circuit officiel, la photographie possède une forte valeur “auratique”, car à travers elle, le tableau censuré continue à porter atteinte à la morale : en 1867, l’État fait détruire les clichés chez Bingham, provoquant l’indignation de l’artiste »
Courbet, Retour de conférence, reproduction photographique de R. J. Bingham, tirage albuminé, 17 x 25 cm, 1863, coll. musée Gustave-Courbet, Ornans
J’en reviens à présent au petit fascicule sorti chez Mille et une nuit pour en extraire quelques minces passages.
Tout d’abord à propos de la relation de l’artiste à la société : « C’est donc à nous profanes, gens de travail servile et de sèche analyse, à faire décompte de l’art et à régler la position des artistes (…). Je commande ; à vous artistes d’obéir ».
Sur les artistes au goût déréglé – autrement dit, tous ceux ne répondant pas à la définition de l’art que Proudhon va donner peu après : « L’homme en qui ma faculté esthétique est déréglée, obligé de chercher sans cesse une nouvelle idole, change de goût, de modes, d’amis, de maîtresse sans pouvoir se fixer jamais. Tel est le type de Don Juan. Détestable travers, qui fait prendre en dégoût le travail, l’étude, la famille, le droit et le devoir, qui produit les vices les plus hideux et les grands scélérats ».
Voici précisément la définition de l’art proudhonien : « Une représentation idéaliste de la nature et de nous-mêmes, en vue de perfectionnement physique et moral de notre espèce».
Quant à l’art pour l’art, « C’est débauche de cœur et dissolution de l’esprit (… L’art) réduit à n’être plus qu’une excitation de la fantaisie et des sens, est principe du péché, l’origine de toute servitude, la source empoisonnée d’où coulent, selon la bible, toutes les fornications et abominations de la terre ». Et d’éructer un peu plus loin, rageur de ne pouvoir faire plier l’artiste à ses vues : « vous avez la liberté artistique ; hors de là, souvenez-vous en, vous n’êtes qu’un libertin et un impuissant ».
A savoir aussi que Proudhon se prononce absolument contre « l’anarchie esthétique ».
Ensuite, après une description quelque peu grotesque et fantasmatique du tableau de son ami, du bout de la plume Proudhon trace enfin (chap XVII) quelques mots à une défense – ambiguë - de l’œuvre d’un strict point de vue légal : « Mais depuis la révolution le rapport entre la religion et la société a été changé ; (…) la question est implicitement résolue contre l’Eglise par la constitution du pays ; et quand Courbet a composé son tableau, il n’a fait que se rendre l’interprète de la loi et de la pensée universelle. Son œuvre avait droit de bourgeoisie à l’Exposition, droit à l’Académie et au musée ».
Proudhon par Courbet |
Mais il ne s’en console pas : « quelle nécessité de recourir à ce moyens extrêmes (…) ? Constantin comprenait la vraie pédagogie ; il avait le vrai sentiment de l’art. Mieux vaut excitation que dépression. Beaux modèles que visages de canailles et de damnés ! A quoi bon cet étalage de vilenies paysanesques, de la graisse bourgeoise et de l’épicurisme clérical ? »
« Nous vivons à une époque de décadence », se lamente encore Proudhon. « Aujourd’hui, savez-vous qui pose devant le peintre ? L’avarice, le jeu, l’orgueil, la luxure, la mollesse avide et désœuvrée, le parasitisme féroce, la prostitution… ». D’où cette bataille à livrer : «Nous avons à instruire le peuple, à lui donner (…) les vraies joies du travail. (…) Nous avons à refaire l’éducation des femmes et à leur inculquer les vérités suivantes : - l’ordre, et la propreté dans le ménage valent mieux qu’un salon garni de tableaux de maîtres. (…) La femme est artiste ; c’est justement pour cela que les fonctions du ménage lui ont été départies. »
On connaît la réponse cinglante de Zola à tout ce fatras. Quant aux femmes, vues par le ‘libertaire’ Proudhon il va en être désormais question.
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La pornocratie, ou les femmes dans les temps modernes.
Ce qu’il me faut dire, c’est que suite à cette édifiante lecture il me fut conseillé par l’aimable Frédéric de m’en aller jeter un œil sur un autre ouvrage du Sieur Proudhon : La pornocratie, ou les femmes dans les temps modernes (livre consultable sur le site de la BNF). Cette invite faisait suite à un article de Michel Onfray de novembre 2011 ou ce dernier saluait la sortie d’un Dictionnaire Proudhon (voir l’article en annexe).
En liminaire, avant de proposer à la lecture, sans moindre commentaire, quelques passages (1) sortis du livre de Proudhon sur les femmes trois points que je voudrais aborder :
Tout abord le contexte de la sortie de ce livre.
En 1858, Proudhon publia La Justice, essai qui se vit condamné par le pouvoir impérial.
« L'œuvre condamnée, entre autres questions soulevées, contenait une vaste étude sociologique sur la Femme. L'auteur y déterminait le rôle de la moitié de l'espèce dans la société moderne, le contingent que la femme apportait à son développement, et les droits qui lui revenaient par suite de sa conformation et de ses aptitudes. Il concluait au couple androgyne comme unité sociale, sans toutefois attribuer une valeur équivalente aux deux parties qui la constituaient. L'homme, disait-il, est à la femme, dans la proportion de 3 à 2. L'infériorité de cette dernière était par conséquent irrémédiable. La formule du célèbre écrivain devait forcément déplaire à toute une moitié du public. Aussi les réfutations ne se firent-elles pas attendre » . (…) « Parmi les polémistes féminins apparurent au premier rang deux écrivains, Mmes J.d'H* et J. L* » (2) .
Proudhon entreprit de répondre à ces dames et envisagea alors de publier sa réponse sous la forme d’un ouvrage dont le titre était La Pornocratie. Mais il décéda (1865) avant d’en arriver au terme : le livre en était au « tiers à peine de la dimension projetée. Le reste subsista en notes. Mais ces notes mêmes, quoique jetées au hasard, et la plupart sous formes d'aphorismes, offrent encore un puissant intérêt ». C’est ce qui fut publié en 1875 sous le titreLa Pornocratie ou Les Femmes dans les temps modernes.
En 1858, Proudhon publia La Justice, essai qui se vit condamné par le pouvoir impérial.
« L'œuvre condamnée, entre autres questions soulevées, contenait une vaste étude sociologique sur la Femme. L'auteur y déterminait le rôle de la moitié de l'espèce dans la société moderne, le contingent que la femme apportait à son développement, et les droits qui lui revenaient par suite de sa conformation et de ses aptitudes. Il concluait au couple androgyne comme unité sociale, sans toutefois attribuer une valeur équivalente aux deux parties qui la constituaient. L'homme, disait-il, est à la femme, dans la proportion de 3 à 2. L'infériorité de cette dernière était par conséquent irrémédiable. La formule du célèbre écrivain devait forcément déplaire à toute une moitié du public. Aussi les réfutations ne se firent-elles pas attendre » . (…) « Parmi les polémistes féminins apparurent au premier rang deux écrivains, Mmes J.d'H* et J. L* » (2) .
Proudhon entreprit de répondre à ces dames et envisagea alors de publier sa réponse sous la forme d’un ouvrage dont le titre était La Pornocratie. Mais il décéda (1865) avant d’en arriver au terme : le livre en était au « tiers à peine de la dimension projetée. Le reste subsista en notes. Mais ces notes mêmes, quoique jetées au hasard, et la plupart sous formes d'aphorismes, offrent encore un puissant intérêt ». C’est ce qui fut publié en 1875 sous le titreLa Pornocratie ou Les Femmes dans les temps modernes.
Le second point concerne les relations de Michel Onfray à Proudhon. Particulièrement de savoir s’il se réclame explicitement ou non dans sa Contre-Histoire de la philosophie de l’anarchisme proudhonien.
La réponse est clairement non. Dans Les radicalités existentielles (Tome 6 de la Contre-Histoire) ne se trouvent que trois mentions indirectes à Proudhon que voici :
« Faut-il (…) enrôler Thoreau dans les rangs de l’armée anarchiste ? Les historiens de ce courant politique n’hésitent pas et l’intègrent aux grands noms de leur sensibilité entre Proudhon et Bakounine… » (P 170)
« Chacun connaît la phrase célèbre de Proudhon : ‘la propriété c’est le vol’. Elle a beaucoup fait pour sa réputation. (…) Lorsque Proudhon distingue le propriétaire (garanti par le droit) du possesseur (l’usufruitier travaillant avec ce bien et produisant des richesses qui lui appartiennent), il se trompe affirme Stirner ». (P 318)
« Dans sa volonté d’identifier … Stirner tourne le dos aux logiques communautaires et communautaristes : le christianisme de Luther, le communisme de Weitling, l’anarchisme de Proudhon…. » (P 331).
Ce que confirme la séance d’ouverture des leçons de l’UP de Caen (diffusées sur FC en 2007) : « Bakounine : grande santé anarchiste ! J’ai faillit intégrer Proudhon, mais qui n’est pas lui hédoniste, pas du tout. Et puis il y a de l’antisémitisme chez Proudhon, il y a de la misogynie chez Proudhon, il y a des contradictions chez Proudhon qui font que je l’ai laissé de côté…».
La réponse est clairement non. Dans Les radicalités existentielles (Tome 6 de la Contre-Histoire) ne se trouvent que trois mentions indirectes à Proudhon que voici :
« Faut-il (…) enrôler Thoreau dans les rangs de l’armée anarchiste ? Les historiens de ce courant politique n’hésitent pas et l’intègrent aux grands noms de leur sensibilité entre Proudhon et Bakounine… » (P 170)
« Chacun connaît la phrase célèbre de Proudhon : ‘la propriété c’est le vol’. Elle a beaucoup fait pour sa réputation. (…) Lorsque Proudhon distingue le propriétaire (garanti par le droit) du possesseur (l’usufruitier travaillant avec ce bien et produisant des richesses qui lui appartiennent), il se trompe affirme Stirner ». (P 318)
« Dans sa volonté d’identifier … Stirner tourne le dos aux logiques communautaires et communautaristes : le christianisme de Luther, le communisme de Weitling, l’anarchisme de Proudhon…. » (P 331).
Ce que confirme la séance d’ouverture des leçons de l’UP de Caen (diffusées sur FC en 2007) : « Bakounine : grande santé anarchiste ! J’ai faillit intégrer Proudhon, mais qui n’est pas lui hédoniste, pas du tout. Et puis il y a de l’antisémitisme chez Proudhon, il y a de la misogynie chez Proudhon, il y a des contradictions chez Proudhon qui font que je l’ai laissé de côté…».
Troisième point enfin.
A qui s’adresse donc le si misogyne Proudhon dans la Pornocratie ? Qui se cache derrière ces énigmatiques initiales, ces fameuses et courageuses polémistes, Mmes J.d'H* et J. L ? Voilà une passionnante question soulevée par Frédéric Schiffter et qui, par effet de contagion, piqua ma curiosité.
Ce fut non sans quelques difficultés que nous parvînmes à identifier l’une d’entre-elles, Mme J.d’H. Mieux à dégotter en ligne l’un de ses ouvrages, La femme affranchie (l’ouvrage contient deux tomes).
Jenny d’Héricourt, puisque c’est le nom de la dame, fondatrice avec quelques-unes de ses amies de la Société pour l’émancipation des femmes, méritait amplement de ressortir des ténèbres de l’histoire.
Jenny d'Héricourt |
A qui s’adresse donc le si misogyne Proudhon dans la Pornocratie ? Qui se cache derrière ces énigmatiques initiales, ces fameuses et courageuses polémistes, Mmes J.d'H* et J. L ? Voilà une passionnante question soulevée par Frédéric Schiffter et qui, par effet de contagion, piqua ma curiosité.
Ce fut non sans quelques difficultés que nous parvînmes à identifier l’une d’entre-elles, Mme J.d’H. Mieux à dégotter en ligne l’un de ses ouvrages, La femme affranchie (l’ouvrage contient deux tomes).
Jenny d’Héricourt, puisque c’est le nom de la dame, fondatrice avec quelques-unes de ses amies de la Société pour l’émancipation des femmes, méritait amplement de ressortir des ténèbres de l’histoire.
En attendant de pouvoir identifier la seconde de ces dames…
Proudhon, Pornocratie - EXTRAITS
«Le mariage, dans la pureté de son idée est un pacte de dévouement absolu. Le plaisir n’y figure qu’en second ordre (…) ... le concubinat (…) est le repère habituel des parasites, des voleurs, des faussaires et des assassins »
P 9
P 9
« J’ai fait de la monogamie la loi fondamental du couple androgyne ; j’ai banni le divorce ; j’ai dit que, dans un mariage vraiment digne, l’amour devait être subordonné à la conscience, à telle enseigne que chez les vrais époux la bonne conscience pouvait tenir lieu d’amour… »
P 12
P 12
« Quant aux choses du dehors, je ne veux pas pour la femme (…) de politique (…) Je ne veux pas de fonctions juridiques, policières ou gouvernementales (…) Je dis que le règne de la femme est dans la famille ; que la sphère de son rayonnement est le domicile conjugal… »
P 12
P 12
« La femme qui court mal est aussi mauvais piéton. Ce qui lui convient, c’est la danse, la valse, où elle est entraînée par son valseur, ou bien encore le pas lent et solennel des processions. Ce sont là des faits, je pense, que je pourrai multiplier et varier à l’infini ». P 23
« Tout ce qui a été dit à ce sujet se réduit de Lamenais : ‘Je n’ai jamais rencontré de femme qui fût en état de suivre un raisonnement pendant un demi-quart d’heure. Elles ont des qualités qui nous manquent, des qualités d’un charme particulier, inexprimable ; mais, en fait de raison, de logique, de puissance à lier les idées, d’enchaîner les principes et les conséquences et d’en apercevoir les rapports, la femme, même la plus supérieure, atteint rarement à la hauteur d’un homme de médiocre capacité. L’éducation peut être en cela pour quelque chose, mais le fond de la différence est dans celle des natures’. » (P26-27)
« … chez la femme-auteur, les écrits procèdent beaucoup plus de la faculté expressive ou parlière que de la faculté pensante ? Est-ce que nous ne les avons pas trouvées toutes plus ou moins atteintes d’une sorte de nymphomanie intellectuelle, qui, à travers un déluge de paroles, leur fait affecter les formules viriles, et les ramène sans cesse à une idée fixe : l’amour ; c’est-à-dire à la chose que vous nommez votre émancipation ? » (P28)
« Et comme si cela ne suffisait point encore pour la paix domestique, l’ordre des sociétés et la destinée finale du genre humain, la masse totale du cerveau est plus petite chez la femme, dans une proportion moyenne de 3 livres 4 onces contre 3 livres 8 onces. Or comme dit Broussais, toutes choses d’ailleurs égales, il y a plus de puissance là où il y a plus de quantité. » (P 29)
« Toute déviation de l’être engendre maladie ou difformité. Le mignon qui affecte les grâces féminines est aussi dégoûtant que le nègre à face de gorille ; la femme qui porte favoris et moustaches est peut être encore plus hideuse » (P 33)
« Elle (la femme) a naturellement plus de penchant à la lascivité que l’homme ; d’abord parce que son moi est plus faible, que la liberté et l’intelligence luttent chez elle avec moins de force contre les inclinations de l’animalité (…) Comme preuves, j’ai cité, entre autre : 1° la coquetterie précoce des petites filles (…) 2° La prostitution, tant sacré que profane, et le proxénétisme, incomparablement plus fréquent chez les femmes que chez les hommes (…) » (P 41)
« Des amants qui se prennent pour cause de volupté sont des égoïstes, leur union n’est point un mariage, la conscience universelle l’a appelé fornication, paillardise, libertinage ».
(P 50)
« Des amants qui se prennent pour cause de volupté sont des égoïstes, leur union n’est point un mariage, la conscience universelle l’a appelé fornication, paillardise, libertinage ».
(P 50)
« L’homme représente en prédominance la force physique, intellectuelle et morale ; la femme représente en prédominance, à ce triple point de vue, la beauté ».
(P 53)
(P 53)
« Le mari aura droit de contrôle sur la femme, tandis que la femme n’a que celui d’aider, aviser, informer son mari. La raison de ceci est manifeste : la tenue du ménage dépend beaucoup plus de la production virile que celle-ci ne dépend de celle-là… »
(P 56)
(P 56)
« Admettre à l’exercice des fonctions publiques une personne que la nature et la loi conjugale ont pour ainsi dire consacrée à des fonctions purement domestiques, c’est porter atteinte à la pudeur familiale, faire de la femme une personne publique, proclamer de fait la confusion des sexes (…) Voilà comment s’établit la subordination de l’épouse à l’époux dans le mariage. Cette subordination n’a rien du tout d’arbitraire (…) Changez, modifiez ou intervertissez, par un moyen quelconque, ce rapport des sexes vous détruisez le mariage dans son essence ; (…) et sans famille (…) se sera un communisme théocratique, ou pornocratique, la pire des tyrannies ».
(P59-60)
(P59-60)
« A certaines époques (…) la défaillance des mœurs publiques vient confirmer le mal : la lâcheté des hommes se fait l’auxiliaire de l’audace des femmes ; et nous voyons apparaître ces théories d’affranchissement et de promiscuité, dont le dernier mot est la pornocratie. Alors c’est fini de la société ».
(P74)
(P74)
« Je sais de quel esprit vous êtes (mesdames) et ne fais aucune difficulté d’avouer ce c’est cet esprit, esprit de luxure et de dévergondage, esprit de confusion et de promiscuité qui, depuis 35 ans, a été la peste de la démocratie… »
Novissima verba |
(P75)
« J’ai habité longtemps près d’un hospice où se faisait un cours d’accouchement : c’était une véritable école de prostitution et de proxénétisme. (…) J’en aurai à dire long sur les sages-femmes, aussi bien dans les campagnes que dans les villes. Mais je m’abstiens, de peur de diffamation. Dès l’instant que les femmes, dans une société parvenue à un haut degré de civilisation, ne peuvent plus s’accoucher toutes seules, comme le faisaient les femmes des Hébreux en Egypte, et comme le font encore aujourd’hui toutes les négresses et sauvagesses ; dès l’instant que, par le développement de la sensibilité nerveuse, l’accouchement est devenu un cas pathologique, il vaut mieux, dans l’intérêt même de l’honnêteté publique appeler le médecin que faire instruire, dans cette science scabreuse, de jeunes paysannes ».
(P82-83)
(P82-83)
« Tout honnête père de famille qui fréquente le théâtre est plus ou moins fauteur de prostitution s’il y conduit sa femme ou sa fille… »
(P86)
(P86)
« Je consens donc à ce qu’une femme, à l’occasion, écrive et publie ses œuvres ; mais je demande qu’avant tout le respect de la famille soit garanti. « La femme, dit le Code, ne peut donner, aliéner, hypothéquer, acquérir, tester en jugement, sans autorisation de son mari ». (…) Une femme qui écrit ne devrait être connue du public que de nom ; une femme qui pérore devrait être consignée à la maison ».
(P88-89)
(P88-89)
« J’étais à la séance des 5 académies dans laquelle madame Louise Colet-Révoil vint recevoir le prix de poésie pour sa composition sur le musée de Versailles. (…) Il me semblait que si j’avais été le conjoint responsable de cette lauréate, je lui aurais dit (…) : « Madame, vous avez envoyé vos vers au concours malgré ma prière ; vous avez paru à la séance de l’Académie contre ma volonté. La vanité vous étouffe, et fera notre malheur à tous deux. Mais je ne boirai pas ce calice jusqu’à la lie. A la première désobéissance, quelque part que vous vous réfugiez, je vous réduirai à l’impuissance de vous remontrer et de faire parler de vous ». Et comme je l’aurais dit, je l’aurais fait. (…) En pareil cas j’estime, comme le Romain, que le mari a sur la femme droit de vie et de mort ».
(P89-90)
(P89-90)
« L’esprit fort femelle, cette poule qui chante comme le coq, (…) est intraitable. Le détraquement de l’esprit et du cœur, chez elles, est général ».
(P91)
(P91)
« Pour vous, rien n’est certain, rien n’est universel, rien n’est de soi juste. TOUT EST RELATIF, changeant, variable, la justice, la beauté, la dignité, comme les flots. Soutenir le contraire, c’est-à-dire admettre des idées certaines, des notions universelles, des principes de justice immuable, c’est chercher l’ABSOLU, c’est dépraver la morale ; (…) aujourd’hui république, demain monarchie ; jadis mariage et famille, plus tard amour libre ; tantôt démocratie socialiste tantôt féodalité industrielle et propriétaire ; chrétien au moyen âge, protestant avec Luther (…). Ce que vous qualifiez et découvrez en moi d’absolu, madame, est la raison, la vérité, la réalité, la justice, la certitude, toute la morale, toute loi de nature et de société ; - et votre relatif, à vous, c’est le pyrrhonisme, la destruction de toute raison, de toute science et de toute morale, de toute liberté ».
(P102-103)
(P102-103)
« L’école de la fantaisie, dont vous nous donnez, sans le savoir, et par le seul fait du détraquement de votre cerveau et de la maladie de votre âme, l’absurde métaphysique, c’est la jouissance, c’est le vice, l’immoralité, la dégradation politique, c’est la PORNOCRATIE ».
(P113-114)
(P113-114)
« … le bon et honnête Pierre Leroux. Je dis bon et honnête, malgré les petites railleries que P.Leroux s’est permises à mon égard : il a beau mordre, il ne fait pas de mal, il n’a point de dents ».
(P122)
(P122)
« Moi qui tends à éliminer de plus en plus l’action du gouvernement, je trouve logique, naturel, moral, que les biens se transmettent des pères aux enfants, sans autre forme de procès ; j’aime mieux m’exposer aux erreurs de la nature qu’à l’arbitraire d’une administration ».
(P141)
(P141)
« En dépit de la nature et du bon sens, vous êtes forcée de chercher à la femme des attributions en dehors de son sexe ; de lui créer de plus gros muscles, un plus large cerveau, des nerfs plus forts ; vous la rendez homme, vous la dénaturez, l’enlaidissez, en un mot vous l’émancipez… »
(P142)
(P142)
« Soyez donc ce que l’on demande de vous : douce, réservée, renfermée, dévouée, laborieuse, chaste, tempérante, vigilante, docile, modeste (…) Soyez MENAGERES, ce mot dit tout»
(P158)
(P158)
« Amour papillonnant, polygamique et polyandrique ; Communauté, promiscuité, confusion des sexes ; dégradation de l’homme qui s’effémine ; dégradation de la femme qui se prostitue ; dissolution du corps social qui tombe dans la sodomie et la tyrannie. Vous reconnaissez-vous à présent ? »
(P162)
(P162)
« Vous êtes une église de proxénètes et de dévergondées. Voilà mon dernier mot. Le saint-simonisme, ou la pornocratie, rend haïssable jusqu’à la femme ».
(P166)
(P166)
« Contre les femmes émancipées : vous nous déplaisez ainsi ; nous vous trouvons laides, bêtes et venimeuses : qu’avez-vous à répliquer à cela ? »
(P169)
(P169)
« Jeune homme, si tu as envie de te marier, sache d’abord que la première condition, pour un homme, est de dominer sa femme est d’être maître. (…) Si ta femme te résiste en face, il faut l’abattre à tout prix ».
(P189-190)
(P189-190)
« il faut lui apprendre (au jeune homme) : Que la femme veux être domptée et s’en trouve bien ; qu’elle a tendance à la lascivité, à la gravelure, aux choses luxurieuses, et qu’un homme fort lui en impose davantage ; ».
(P 191)
(P 191)
« Confiance doit être absolue de la part de la femme envers le mari ; celui-ci doit l’exiger ; elle ne peut être que limitée envers la femme. Tout homme a des secrets qu’il peut confier à un ami, et qu’il ne dit pas à sa femme »
(P193)
(P193)
« Jeune fille, je n’ai qu’un seul conseil à te donner. D’abord, ne te marie pas de bonne heure ; garde ta jeunesse et ta virginité pour toi, si tu le peux, jusqu’à 24 ans. Alors si tu trouves un homme plus âgé que toi de 10 ans, fort, intelligent, travailleur, courageux, volontaire, et qui se propose, prends-le vite, ne fut-il ni beau, ni disert, ni artiste ».
(P199)
(P199)
Femme à sa toilette – L. Hervieu |
« Le dévouement n’est pas chose arbitraire ; (…) Mais quid si la femme nie ce rapport, et prétend à la parité et à l’égalité ? Et bien ! Garde-toi de l’épouser alors. Laisse cette bête féroce à elle-même, à l’imbécile qui en voudra ».
(P201)
(P201)
« La femme qui commande humilie son mari, et tôt ou tard elle le coiffe. La femme qui, dans le mariage, cherche le plaisir, ne vaut pas mieux : C’est une petite catin, paresseuse, gourmande, bavarde, dépensière, à qui son mari ne suffit pas longtemps ».
(P203)
(P203)
« Le mari peut tuer sa femme, selon la rigueur de la justice paternelle : 1/ adultère 2/ Impudicité 3/ trahison 4/ ivrognerie et débauche 5/ dilapidation et vol 6/ insoumission obstinée, impérieuse, méprisante »
(P203)
(P203)
« C’est une honte pour notre société, une marque de déchéance, que la femme puisse demander le divorce pour incompatibilité d’humeur ou violence du mari ».
(P204)
(P204)
« Si l’homme a reçu la supériorité d’intelligence et de caractère sur la femme, c’est pour en user. Intelligence et caractère obligent. S’il a reçu la supériorité de force, c’est aussi pour en exercer les droits. Force a droit, force oblige ».
(P205)
(P205)
« L’amour conjugal est exclusif, unique, sacré ; c’est pourquoi sa violation est un crime, punissable de mort ».
(P209)
(P209)
« Je ne sais quelle femme se scandalisait que, nous autres hommes, nous trouvons qu’une femme en sait assez, quand elle raccommode nos chemises et nous fait des beefsteaks. Je suis de ces hommes là »
(P225)
(P225)
« Dépravation hideuse de la domesticité, par absence de pudeur et de religion »
(P250)
(P250)
« La domesticité, la classe ouvrière, vous font voir ce que c’est la femelle de l’homme ».
(P251)
(P251)
« Il faut exterminer toutes les mauvaises natures, et renouveler le sexe, par l’élimination des sujets vicieux, comme les Anglais refont une race de bœufs, de moutons, et de porcs, par l’alimentation ».
(P252)
(P252)
« Il faut étudier les races, et trouver celles qui produisent les meilleures épouses, les plus utiles ménagères : la Flamande, la Suissesse, l’Anglaise, la Russe, etc. – c’est à ce point de vue surtout qu’il faut étudier les croisements ».
(P252-253)
(P252-253)
« Il y a dans la femme la plus charmante et la plus vertueuse de la sournoiserie, c’est-à-dire de la bête féroce. C’est, en définitive, un animal apprivoisé, qui par moment revient à son instinct. »
(P262)
(P262)
« La femme est un joli animal, mais c’est un animal. Elle est avide de baisers comme la chèvre de sel. »
(P266)
(P266)
« La femme ne hait point d’être un peu violentée, voire même violée ».
(P267)
(P267)
Extraits (cliquer ci-dessus pour accéder au texte complet)
“La parution d'un Dictionnaire Proudhon arrive fort opportunément pour montrer qu'il existe une gauche libertaire n'ayant rien à voir avec la gauche autoritaire des marxistes nourries de nostalgie bolchevique ou la gauche tocquevillienne qui peint la façade de son libéralisme en rose bonbon.
Proudhon veut l'abolition de la propriété capitaliste au profit d'une propriété anarchiste, celle qu'il nomme la "possession" et qui exclut sa constitution par l'exploitation salariée. La propriété est donc à abolir quand elle est capitaliste ; à promouvoir quand elle est anarchiste, elle se nomme alors possession.
Le proudhonisme est un pragmatisme, autrement dit, le contraire d'un idéalisme. D'où ses propositions concrètes et détaillées : la fédération, la mutualisation, la coopération comme autant de leviers pour réaliser la révolution ici et maintenant, sans qu'une seule goutte de sang soit versée...
Proudhon ne pense pas le réel à partir de catégories philosophiques idéales, mais à partir du réel le plus concret.
Ce droit d'inventaire effectué, et il est terrible, mais nécessaire, reste un philosophe ayant pensé un socialisme libertaire que Marx et les siens ont critiqué, moqué, ridiculisé (songeons à Misère de la philosophie d'un Marx qui répond à la Philosophie de la misère de Proudhon et met les rieurs de son côté, mais au détriment des idées du philosophe français recouvertes par le sarcasme marxiste).
(1) Tout le livre est édifiant et j’aurai pratiquement pu extraire la moitié de chaque page sans changer d’un once l’impression générale se dégageant de l’ouvrage.
(2) Préface de l’édition disponible sur le site de la BNF
Bonjour
RépondreSupprimerAvec un coupable retard je vous donne la réponse à une question posée ci-dessus : la deuxième de ces dames auxquelles était dédiée 'La Pornocratie', avec un mépris allant jusqu'à les nommer par leurs seules initiales (soit dans son cas, "J. L.") était la jeune et talentueuse Juliette Lamber.
J'ai rappelé son courage dans une brochure dont le texte est maintenant affiché online, https://www.academia.edu/39000398/LES_MEMES_DROITS..._face_a_la_misogynie_proudhonienne.
Bien cordialement