Feuilletant sans conviction le dernier prospectus de la MEL (la revue de la Métropole Européenne de Lille)[1], je tombe sur une double page intitulée : « Les usages de la 5G en test », dont le bandeau d’introduction se termine par : « Le but : faire émerger des usages que seule la 5G peut offrir ».
En d’autres termes : on ne sait pas quoi en foutre,
mais à force de se creuser les méninges on va bien finir par trouver une
utilité à ce « machin », de nouveaux usages. Voilà ce qui caractérise
« l’effet rebond ». C’est exactement ce qu’explique un article
fort intéressant sur l’impact environnemental de la 5G, dont je prélève un
court extrait [2] :
« Plus on a de bande passante, plus on la
consomme […] C'est comme lorsqu'on est passé du puits à l’eau courante, la
consommation d'eau par habitant s'est envolée", témoigne Frédéric Bordage,
spécialiste français du numérique, responsable et fondateur du site Green
IT.fr. Expert de la transition énergétique à The Shift Project, un think tank
qui œuvre en faveur de la sobriété numérique et d'une économie libérée de la
contrainte carbone, Hugues Ferreboeuf confirme : "Il y a bien un
phénomène de créations de consommation par l'offre. Au lieu de regarder des
vidéos en basse définition, ou même en HD, on va les regarder en 4K et plus
tard en 8K ».
Mais revenons à cette double page. Passé
l’introduction, sont déroulés six projets de développements possibles de la 5G.
Des innovations (Start-up attitude) sensées je suppose nous convaincre à la
fois de l’utilité du déploiement du bidule, et faire démonstration du génie
humain.
1) « Assurer
une diffusion massive d’informations en réalité augmentée : événementiels,
service commerce, tourisme… »
2) « …
développer une sorte de ‘Pokémon GO’ pour les sites touristiques et
culturels »
3) « Service
de captation et de diffusion de la vidéo pour promouvoir un lieu ou un
événement live sur le Web »
4) « … programmes d’entrainements interactifs de fitness…
5) « … devenir skipper…. Permet de naviguer à distance avec des voiliers radio-connectés depuis un ordinateur »
6) « Drone
destiné à l’inspection d’ouvrage… Assainissement, eaux usées, stations de
traitement… »
Hormis la dernière proposition, on note à quel
point tout ceci est d’une utilité considérable, et constitue un progrès
manifeste pour sapiens ; avancées que seul un amish pourrait avoir
l’idée remettre en cause !
A chacun d’établir son propre palmarès. Pour ma
part, je décerne volontiers la palme à la cinquième idée, qui sent bon la
liberté, le grand large et la mer intacte de toute pollution ; avec sa
part de rêve, d’évasion et d’aventure – invite qui se solde par cette phrase
programmatique : « prêt à suivre un champion en pleine aventure ?
» (Depuis son salon, évidement).
Nous sommes vraiment mal barrés !
[1]
Aujourd’hui tout est Européen ! … Et ce genre de revue, un exercice
d’autocongratulation de l’aéropage politique. Un contenu très lisse et qui se
veut consensuel. (Numéro 31 – avril 2021)
[2] Un billet nuancé, à lire sur le sujet de la 5G : https://blog.ariase.com/mobile/dossiers/5g-environnement (La source n’est pas de la mouvance écologique – si cela peut en rassurer certains).
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