« Parfois j’aimerais, en marge de mes créations, comprendre vraiment comment cela s’est formé et comment cela arrive à la surface, à l’expression. Je voudrais savoir ; j’aimerais qu’il n’y ait pas de choses échappent à la compréhension, à la lumière, que cela soit formulé dans toutes les manières possibles - en sommes maitrisé. Mais cela n’est pas possible et si on s’ingénie à trouver l’explication, on ne sait pas d’où elle vient et si ce n’est pas une illusion, une ingéniosité trompeuse, un leurre ».
Léonor Fini
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Léonor Fini - Somnambule - 1995 |
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Léonor Fini
1908 - 1996
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« L’humanité de Léonor Fini révèle une affinité, qui n’est peut-être pas tout à fait inconsciente, avec celle des écrivains tels que Poe et certains élisabéthains moins célèbres. Son goût pour le costume est lui aussi révélateur de ce penchant qui n’est pas seulement littéraire. Mais tandis que chez un Delacroix, costume et histoire, tragédie et mythe, ressortaient sur un plan de romantisme explicite et souvent conventionnel qui n’avait rien de mystérieux, la sympathie de Léonor Fini se tourne vers ce je ne sais quoi d’inexprimé, de rêve et d’inavoué qui se trouve dans ces écrivains « sinistres », pour emprunter l’adjectif à Praz, qui dans plusieurs de ses livres sur les décadents à travers les âges, en a fait un usage large et intelligent. Dans ses dessins et en particulier dans la collection exécutée pour illustrer l’œuvre du marquis de Sade, Léonor Fini s’abandonne et se révèle beaucoup plus que dans sa peinture. Non seulement elle y a repris ce mélange de grâce du XVIIIe et de fureur, de cruauté systématique et d’élégance, de raisonnement et de rêve, propre à l’auteur de Juliette, mais elle a également donné au texte une interprétation bien à elle, complète et libre. L’acharnement et la tristesse, le plaisir macabre et la monotonie malsaine de la machin érotique sont représentés avec une grande force dans ses nus insatiables, ses visages voilés de noire mélancolie. Le tout d’une touche légère et cependant charnue, irritée, rigoureuse dans les contours des membres, détendue dans les plis mousseux des vêtements.
Ce n’est pas par hasard que Léonor Fini a illustré le marquis de Sade. On peut cesser de parler du surréalisme, on parlera toujours de l’intelligence, que ce soit celle de Léonor Fini ou d’autres ».
Alberto Moravia
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« Votre œuvre hésite entre le végétal et l’animal - les mousses, les lichens, avec les plus antiques représentations animales selon le mode le plus antique : la Fable (...)
Si vous tenez si ferme la bride de l’animal fabuleux et informe qui déferle dans votre œuvre et peut-être dans votre personne, il me semble, Léonor, que vous craignez beaucoup de vous laisser emporter par la sauvagerie. Vous allez au bal masqué, masquée d’un museau de chat, mais vêtue comme un cardinal romain... »
Jean Genet - 1950
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Petite mélancolie : Léonor Fini
Léonor Fini
Léonor Fini
1908 - 1996
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Léonor Fini - L'entracte de l'apothéose - 1939 |
Léonor Fini - A l'ombre de l'aube - 1984 |
Léonor Fini - Ange Sphinge |
Léonor Fini - Autoportrait - 1968 |
Léonor Fini - Belle persanne |
Léonor Fini - Le bout du monde - 1948 |
Léonor Fini - Cariatide -1986 |
Léonor Fini - Carrefour d'Hécate |
Léonor Fini - Chouette |
Léonor Fini - Autoportrait |
Léonor Fini -Divinité chthonienne guettant le sommeil d'un jeune homme - 1947 |
Léonor Fini - D'un jour à l'autre - 1938 |
Léonor Fini - Elles aiment se déguiser - 1948 |
Léonor Fini - Etude pour la Fanfalo |
Léonor Fini - Femme en armure - 1938 |
Léonor Fini - Fêtes secrètes |
Léonor Fini - Flagellation |
Léonor Fini - Hécate |
Léonor Fini - Héliodora - 1964 |
Léonor Fini - Histoire d'O |
Léonor Fini - La bergère de sphinx - 1941 |
Léonor Fini - La cérémonie - 1960 |
Léonor Fini - La chambre noire - 1939 |
Léonor Fini - La curieuse - 1936 |
Léonor Fini - La dormeuse II - 1995 |
Léonor Fini - La Fanfalo - 1969 |
Léonor Fini - La fête secrète - 1964 |
Léonor Fini - La gardienne - 1989 |
Léonor Fini - La gardienne à l'oeuf rouge |
La gardienne des phénix - 1954 |
Léonor Fini - La leçon de botanique - 1974 |
Léonor Fini - La passagère - 1964 |
Léonor Fini - Lapeine capitale - 1969 |
Léonor Fini - La reine pétrifiée - 1970 |
Léonor Fini - La toilette inutile - 1964 |
Léonor Fini - La victime est reine - 1963 |
Léonor Fini - L'attente |
Léonor Fini - Le choix du silence - 1987 |
Léonor Fini - Le double |
Léonor Fini - Le long chemin - 1974 |
Léonor Fini - Lepetit sphinx ermite - 1948 |
Léonor Fini - Le voile - 1956 |
Léonor Fini - L'élue de la nuit - 1980 |
Léonor Fini - L'entre deux - 1967 |
Léonor Fini - Les apatrides - 1994 |
Léonor Fini - Les carcans - 1984 |
Léonor Fini - Les comédiens |
Léonor Fini - Les étrangères - 1968 |
Léonor Fini - L'escalve - 1980 |
Léonor Fini - Lieu de naissance - 1958 |
Léonor Fini - Deux femmes (illustration pour Histoire d'O) - 1954 |
Léonor Fini - Mémoire de fragments passés - 1984 |
Léonor Fini - Métamorphoses équivoques - 1953 |
Léonor Fini - Portrait de Meret Oppenheim - 1938 |
Léonor Fini - Portrait de Kot |
Léonor Fini - Portrait de Mrs H - 1943 |
Léonor Fini - Pour Richard |
Léonor Fini - Présence sans issue - 1960 |
Léonor Fini - Qui est-ce ? - 1991 |
Léonor Fini - Rasch Rasch Rasch, Mein Puppen Warten - 1975 |
Léonor Fini - Somnambule I - 1995 |
Léonor Fini - Somnambule III - 1995 |
Léonor Fini - Sorcière |
Léonor Fini - Sphinx Philagrial - 1945 |
Léonor Fini - Timpe, Timpe, Timpe, Tare - 1985 |
Léonor Fini - Vesper express - 1966 |
Léonor Fini - Vision rouge - 1984 |
Léonor Fini - Voyage sans amarres - 1986 |
Léonor Fini - Voyageur en repos - 1978 |
Léonor Fini - Après Juliette - vers 1970 |
Léonor Fini - Chat noir |
Léonor Fini - Etude pour Poe |
Léonor Fini - Etude de vénus |
Léonor Fini - Triptyque |
Léonor Fini - Visage (étude) |
Léonor Fini - Outre songe - 1978 |
"De vrais crétins disent que je peins parfois des perversités. Je ne le suis pas. Je peux dire : des inversions, parfois ou des mélanges qui sont la réalité profonde des êtres. Je ne me sens pas perverse".
Léonor Fini
Extrait d'une lettre
Léonor Fini, Paris 1937 (anonyme) |
Leonor Fini by George Platt Lynes-New York-1936 |
« L’humanité de Léonor Fini révèle une affinité, qui n’est peut-être pas tout à fait inconsciente, avec celle des écrivains tels que Poe et certains élisabéthains moins célèbres. Son goût pour le costume est lui aussi révélateur de ce penchant qui n’est pas seulement littéraire. Mais tandis que chez un Delacroix, costume et histoire, tragédie et mythe, ressortaient sur un plan de romantisme explicite et souvent conventionnel qui n’avait rien de mystérieux, la sympathie de Léonor Fini se tourne vers ce je ne sais quoi d’inexprimé, de rêve et d’inavoué qui se trouve dans ces écrivains « sinistres », pour emprunter l’adjectif à Praz, qui dans plusieurs de ses livres sur les décadents à travers les âges, en a fait un usage large et intelligent. Dans ses dessins et en particulier dans la collection exécutée pour illustrer l’œuvre du marquis de Sade, Léonor Fini s’abandonne et se révèle beaucoup plus que dans sa peinture. Non seulement elle y a repris ce mélange de grâce du XVIIIe et de fureur, de cruauté systématique et d’élégance, de raisonnement et de rêve, propre à l’auteur de Juliette, mais elle a également donné au texte une interprétation bien à elle, complète et libre. L’acharnement et la tristesse, le plaisir macabre et la monotonie malsaine de la machin érotique sont représentés avec une grande force dans ses nus insatiables, ses visages voilés de noire mélancolie. Le tout d’une touche légère et cependant charnue, irritée, rigoureuse dans les contours des membres, détendue dans les plis mousseux des vêtements.
Ce n’est pas par hasard que Léonor Fini a illustré le marquis de Sade. On peut cesser de parler du surréalisme, on parlera toujours de l’intelligence, que ce soit celle de Léonor Fini ou d’autres ».
Alberto Moravia
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Dans la maison de l'artiste |
Léonor Fini - Autoportrait avc un scorpion - 1943 |
« Votre œuvre hésite entre le végétal et l’animal - les mousses, les lichens, avec les plus antiques représentations animales selon le mode le plus antique : la Fable (...)
Si vous tenez si ferme la bride de l’animal fabuleux et informe qui déferle dans votre œuvre et peut-être dans votre personne, il me semble, Léonor, que vous craignez beaucoup de vous laisser emporter par la sauvagerie. Vous allez au bal masqué, masquée d’un museau de chat, mais vêtue comme un cardinal romain... »
Jean Genet - 1950
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Petite mélancolie : Léonor Fini
Léonor Fini