« Ma Pornocratie est faite. Ce dessin me ravit. Je voudrais te faire voir cette belle fille nue chaussée, gantée et coiffée de noir, soie, peau et velours, et, les yeux bandés, se promenant sur une frise de marbre, conduite par un cochon à « queue d'or » à travers un ciel bleu. Trois amours - les amours anciens - disparaissent en pleurant (...) J'ai fait cela en quatre jours dans un salon de satin bleu, dans un appartement surchauffé, plein d'odeurs, où l'opopanax et le cyclamen me donnaient une petite fièvre salutaire à la production et même à la reproduction. »
(Lettre de Félicien Rops à H. Liesse, 1879)
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Félicien Rops
1833 - 1898
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« Je tâche tout bêtement et tout simplement de rendre ce que je sens avec mes nerfs et ce que je vois avec mes yeux, c'est là toute ma théorie artistique. J'ai encore un autre entêtement, c'est celui de vouloir peindre des scènes et des types de ce XIXe siècle, que je trouve très curieux et très intéressant; les femmes y sont aussi belles qu'à n'importe quelle époque, et les hommes sont toujours les mêmes. De plus, l'amour des jouissances brutales, les préoccupations d'argent, les intérêts mesquins, ont collé sur la plupart des faces de nos contemporains un masque sinistre où l'instinct de la perversité, dont parle Edgar Poe, se lit en lettres majuscules ; tout cela me semble assez amusant et assez caractérisé pour que les artistes de bonne volonté tâchent de rendre la physionomie de leur temps. »
Félicien Rops
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Musée Félicien Rops
Félicien Rops, Les sataniques
Sur Félicien Rops
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Félicien Rops - La buveuse d'absinthe - 1877
« A propos de gousses, puisque j’y suis, Rops a exposé une superbe aquarelle intitulée un Rydick à Anvers. Très chouette ! un bel et bon Rops. Il y a aussi la buveuse d’absinthe de lui – tout ça exposé à une vitrine »
Joris Karl Huysmans
(lettre à Hannon, 1877)
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"Sous le Pommier fatal, dont le tronc-squelette rappelle la déchéance de la race humaine, s’épanouissent les Sept Péchés Capitaux, figurés par des plantes aux formes et aux attitudes symboliques. Le Serpent, enroulé au bassin du squelette, rampe vers ces Fleurs du Mal, parmi lesquelles se vautre le Pégase macabre, qui ne doit se réveiller, avec ses chevaucheurs, que dans la vallée de Josaphat.
Cependant une Chimère noire enlève au delà des airs le médaillon du poëte, autour duquel des Anges et des Chérubins font retentir le Gloria in excelsis !
L’Autruche en camée, qui avale un fer à cheval, au premier plan de la composition, est l’emblême de la Vertu, se faisant un devoir de se nourrir des aliments les plus révoltants :
VIRTUS DURISSIMA COQUIT".
Charles Baudelaire, Les Epaves
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Cent légers croquis sans prétention pour réjouir les honnêtes gens
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