Blogue Axel Evigiran

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La dispersion est, dit-on, l'ennemi des choses bien faites. Et quoi ? Dans ce monde de la spécialisation extrême, de l'utilitaire et du mesurable à outrance y aurait-il quelque mal à se perdre dans les labyrinthes de l'esprit dilettante ?


A la vérité, rien n’est plus savoureux que de muser parmi les sables du farniente, sans autre esprit que la propension au butinage, la légèreté sans objet prédéterminé.

Broutilles essentielles. Ratages propices aux heures languides...


18 nov. 2014

Les grands textes fondateurs de l’écologie (Ariane Debourdeau) - De Linné à André Gorz

Billet initial du 14 juin 2013
(Billet initial supprimé de la plateforme overblog, infestée désormais de publicité)

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Présenté par la chercheuse en science politique et sociologie Ariane Debourdeau, ce recueil « se propose de retracer la longue et sinueuse édification de l’écologie » au travers d’une sélection de textes emblématiques, «Les grands textes fondateurs de l’écologie ». 

Du naturalisme, avec Linné ou Alexander von Humbolt, à la deep ecoly d’Arne Naess, passant par l’écologie politique avec, par exemple, la figure d’André Gorz, se trouvent ainsi réuni en un seul livre un large panorama au sein duquel se sont développées tant la pensée que la philosophie de l’écologie, dont l’étymologie, nous est-il rappelé en introduction, provient de l’association des mots grecs οiκος (maison, habitat) et λόγος (science, discours, connaissance).

L’ouvrage se déroule en trois parties avec au total les textes de 26 auteurs (quelques pages pour chacun d’entre eux), à chaque fois précédé d’une courte présentation d’Ariane Debourdeau (synthétique et fort agréable à lire). 
En entrée, si je puis m’exprimer ainsi, nous est proposé la lecture d’un ensemble de contributions intitulé « Du naturalisme à l’écologie » (du célèbre naturaliste Carl von Linné à Eugene Pleasants Odum, un écologue américain dont je n’avais jamais entendu parler). 
Suit le plat de résistance avec des textes tournant autour d’un sujet qui préoccupe particulièrement nos civilisations confrontées tant aux enjeux démographiques qu’au dérèglement climatique : « Crises écologiques et menace sur l’environnement » (De Rachel Carson, auteur du « Printemps silencieux » - un très bel article lui est consacré dans « L’oiseau magazine » du printemps 2012 - à l’éco-pirate et militant antispéciste Paul Watson). 
Enfin, en désert, il nous est proposé un tour d’horizon des « Philosophies de l’écologie » avec en ligne de mire « les mutations (de notre) rapport à l’environnement » (d’Arne Naess, dont il n’y a pas si longtemps que cela aucun ouvrage n’avait été traduit en Français – cela fait sens sur notre rapport à l’écologie – et dont un ancien ministre de l’éducation avait cru bon, au nom de Kant, d’en caricaturer les positions jusqu’à l’outrance, à Peter Sloterdijk, pour qui je n’ai a priori pas de particulières sympathies intellectuelles).
Nous sommes tous « Dans le même bateau… ». Tel est le début du long titre de cette troisième partie. Cette lapalissade est toujours bon à rappeler, tant il est vrai que nous avons cette faculté « à ne pas croire ce que nous savons » (JP. Dupuy)




Vidéo par Axel - Juillet 2010

Bien sûr, il n’est pas raisonnablement possible de couvrir en un seul volume l’ensemble des textes importants - encore faudrait-il s’entendre à ce propos - relatifs à un si large domaine, et chacun pourra trouver à redire dans le choix de tel auteur, ou de tel écrit plutôt que tel autre. Ainsi n’aurai-je certainement pas retenu Peter Sloterdijk, Bruno Latour davantage que l’auteur de « Petite poucette », et son contrat naturel, leur préférant incontestablement des penseurs tels qu’Ivan Illich, Jean-Pierre Dupuy, André Lebeau ou Henry David Thoreau

Mais comme l’indique fort justement A. Debourdeau, ce recueil, « comme tout guide, n’ambitionne pas d’être exhaustif ou objectif, mais suggère au wanderer – lecteur vagabond des chemins à emprunter, qui sont autant d’invitations à s’en écarter ou à les prolonger ». Aussi, ne boudons point notre plaisir, qu’on y picore ou qu’on choisisse une lecture linéaire,  laissons entraîner sur ces sentes de traverses, au cœur de la pensée écologique. 

On l’aura compris, ce recueil est à mettre entre toutes les mains, en particulier celles pour qui l’écologie n’est pas a priori un centre d’intérêt. 




(A noter qu’Ariane Debourdeau fut l’invitée de François Noudelmann dans le Petit journal de la philosophie du 18 juin 2013). 


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