Blogue Axel Evigiran

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La dispersion est, dit-on, l'ennemi des choses bien faites. Et quoi ? Dans ce monde de la spécialisation extrême, de l'utilitaire et du mesurable à outrance y aurait-il quelque mal à se perdre dans les labyrinthes de l'esprit dilettante ?


A la vérité, rien n’est plus savoureux que de muser parmi les sables du farniente, sans autre esprit que la propension au butinage, la légèreté sans objet prédéterminé.

Broutilles essentielles. Ratages propices aux heures languides...


6 juin 2016

Horace Walpole à propos de Madame du Deffand


Meublant mes instants de solitude au tripalium, il m’arrive parfois de lire un passage d’un gros livre savoureux, récupéré sur l’intournable site de la BNF. Il s’agit de la correspondance complète de la
marquise de Deffand. L’ouvrage est précédé d’une « histoire de sa vie, de son salon, de ses amis » commise par un certain M de Lescure, disciple de Sainte-Beuve.

Ne pouvant, et au fond ne voulant, consacrer à ces entractes plus de temps qu’il ne faut, j’en suis aujourd’hui toujours à savourer au compte-goutte le texte de M de Lescure ; de belles pages de la littérature française, écrites dans un style un peu désuet, mais si élégant, qui me plait tant. Quelques lettres de la Marquise s’y esquissent ; un peu de son tempérament aussi.  

Horace Walpole, l’inventeur de la sérendipité,  rencontra Madame de Deffand pour la première fois à Paris en 1765. Elle était alors âgée de 68 ans et déjà aveugle. S’en suivra une profonde amitié, traduite par une correspondance épistolaire qui ne verra son point final qu’à la mort de la marquise, en 1780. De l’auteur du château d’Otrante, qui devrait ouvrir la mode du roman gothique, M de Lescure écrira : « Il était trop sceptique pour parler souvent, trop spirituel pour parler beaucoup, trop délicat pour parler longtemps ».

Quant à Horace Walpole, devenu un peu plus intime avec Madame de Deffand, dans une lettre adressée à lady Hervey en 1766  il en brossera un joli portrait[1] :


Jean françois de troy - La lecture de molière




[1] La grande ennemie de Madame du Deffand dont il est question dans cette lettre est Madame Geoffrin, salonnière rivale de la marquise et qui s’attachera Julie de Lespinasse, l’aidant à ouvrir son propre salon. 

2 commentaires:

  1. Cher Axel,

    Dans un de mes opuscules, j'avais rebaptisé Mme du Deffand la Marquise du Cafard

    À vous,

    FS

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  2. Merci de votre passage, cher Frédéric.

    Je trouve en effet à l’entrée « vagabondage » de votre « Dictionnaire chic de philosophie » :
    « … j’avance avec délice dans les Mémoires de Mme de Staal qui complota avec la duchesse du Maine contre le Régent et fut embastillée quelques semaines. Elle animait les soirées du château de Sceaux où elle devait rivaliser d’esprit, sans doute, je vais l’apprendre, avec la jeune marquise du Cafard : Mme du Deffand ».

    Sous le ciel brouillé du printemps
    Amicalement

    Axel

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