Blogue Axel Evigiran

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La dispersion est, dit-on, l'ennemi des choses bien faites. Et quoi ? Dans ce monde de la spécialisation extrême, de l'utilitaire et du mesurable à outrance y aurait-il quelque mal à se perdre dans les labyrinthes de l'esprit dilettante ?


A la vérité, rien n’est plus savoureux que de muser parmi les sables du farniente, sans autre esprit que la propension au butinage, la légèreté sans objet prédéterminé.

Broutilles essentielles. Ratages propices aux heures languides...


17 mai 2021

En baie de Somme, encore !

 

En baie de Somme (photo par Axel)
En baie de Somme (photo par Axel)

En baie de Somme, encore ! En semaine, hors vacances scolaire ; loin des hordes de touristes qui bientôt vont déferler. Nombre d’entre eux approuveraient sans états d’âme qu’on arasât les dunes pour en faire des parkings !

Procession multicolore et criarde – ils vont voir, par bus entiers, la silhouette lointaine des phoques– et pourront ensuite s’écrier : « je l’ai fait ! »

 

Nuée de limicoles ( photo par Axel)
Nuée de limicoles ( photo par Axel)

Mais pour l’heure, au-delà de la baie, au large alors que la marée s’essouffle, il y a juste le sable, les coquillages, le vent et l’eau ; la nuée des limicoles à marée haute …

Il est midi et passe un courlis.

Les grands cormorans par grappes sèchent leurs plumes, tandis qu’un chalutier s’active sur le front de mer.

Courlis corlieu (photo par Axel)
Courlis corlieu (photo par Axel)

Grands cormorans (photo par Axel)
Grands cormorans (photo par Axel)

Marcher pieds nus au milieu de nulle part, sous un ciel au soleil encore timide, un ciel criblé de nuages, relève de l’expérience mystique.

Ces ciels fulgurants de la baie de Somme !


Au bord de l'eau .... (photo par Axel)
Au bord de l'eau .... (photo par Axel)

Warning ! (photo par axel)
Warning ! (photo par axel)


Plus loin, le long du massif dunaire en direction du Marquenterre, le bord de plage est le domaine du gravelot-à collier interrompu. Une espèce menacée, venue nicher là.

L’oiseau pond ses œufs minuscules et mimétiques avec le milieu dans une simple anfractuosité. Et lorsque se présente un prédateur potentiel, le limicole tente par des manœuvres habiles, où il feint d’être blessé, de l’entrainer plus loin. Mais les randonneurs, ne prenant pas même garde à l’oiseau, tout à leurs conversations ou performances, souvent sans s’en apercevoir écrasent les œufs.

Une signalisation a été placée il y a peu. Espérons que cela suffise.

 

Gravelot à collier interrompu (photo par Axel)
Gravelot à collier interrompu (photo par Axel)

Gravelot à collier interrompu (photo par Axel)
Gravelot à collier interrompu (photo par Axel)

La baie est aussi, pour le miroiseur un lieu de rencontres fortuites et mémorables. Ainsi ce faucon pèlerin au vol puissant, venu se poser au large du banc de l’ilette.

Pas très loin de là, sur le devant de la ligne des vagues, un groupe d’eiders à duvet immatures vient se poser.

 

Faucon pèlerin (photo par Axel)
Faucon pèlerin (photo par Axel)

Eiders à duvet - photo par Axel
Eiders à duvet - photo par Axel

Enfin le sentier d’accès à la mer, alterne les paysages ; de la pinède au maquis, passant par une zone feuillue. A ces différents biotopes leurs espèces. Ainsi, pour le peu que l’on ne soit pas pressé on croisera des linottes mélodieuses, des mésanges huppées, des fauvettes grisettes et autres tourterelles des bois aux roucoulades ténues.


Fauvette grisette (photo par Axel)
Fauvette grisette (photo par Axel)

Mésange huppée (photo par Axel)
Mésange huppée (photo par Axel)

Tourterelle des bois (photo par Axel)
Tourterelle des bois (photo par Axel)

Quel plaisir d’ailleurs, le matin tôt après la pluie, de trouver le sentier vierge de toute trace humaine. Cet endroit dont il est inutile de donner la localisation tant il arrive parfois qu’il se mue en véritable autoroute piétonnière.

C’est l’heure où le rossignol s’époumone. L’oiseau dont le chant est tout un symbole, offre parfois le privilège de se laisser voir – un plaisir rare.

Son trille varié d’ailleurs, dont on parle tant, si peu savent le reconnaître. Ce chant, associé à un certain romantisme, n’est pourtant pas nimbé de la charge de nostalgie des mélopées du Rougegorge ou du merle noir. Mais ce sont là des considérations personnelles.

 

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