Vue du parlement européen (photo par Axel) |
Un parlement toujours en construction... (photo par Axel) |
Vue arrière du parlement (photo par Axel) |
Musardant début novembre dans les rues de
Strasbourg, profitant d’un ensoleillement tout à fait anormal pour la saison,
la curiosité poussa mes pas du côté du quartier du parlement européen – sans
nulle autre motivation que de me faire une idée in situ de l'allure que
pouvait avoir ce temple moderne où s’exerce dit-on pouvoir discrétionnaire et
lobbying forcené.
Prenant par le quai du chanoine Winterer, on se prend à longer l'Ill, affluent paisible du Rhin. Et de croiser, perchée en pleine lumière au sommet d'un arbuste, une grive litorne en pleine vocalise – l'une des premières de la saison : l'oiseau, originaires de Scandinavie et du nord de la Russie, venant hiverner chez nous et au-delà de la méditéranée. La promenade est tranquille, et juste avant
de buter sur la monstrueuse tour de verre et d’acier du parlement, on arrive sur
une petite place au nom fleuri qui s’ouvre sur un ensemble de pavillons roses,
étalé en arc-de-cercle … Le contraste entre l’architecture un peu désuète et
guimauve des maisons et l’emprise arrogante du bâtiment aux multiples bannières,
baptisé Louise Weiss (parlementaire européenne féministe morte en 1983), est
saisissant. Ce dernier, Babel contemporain, écrase littéralement les pavillons
les plus proches, la forteresse moderne jetant son ombre immense sur les jardins
les plus proches. Mais d’où sortent ces habitations roses ?
Un rapide coup d’œil sur la toile nous apprends que ce collectif de 140
pavillons se trouve être la cité-jardin Ungemach, du nom de son inventeur, et
dont la construction remonte aux années 1920. Passons sur les aspirations sociales et les
arrières pensées de Charles Ungemach qui avait à faire oublier quelques
accointances douteuses lors de la Grande Guerre, pour noter que le projet de
cette cité s’est « inscrit
dans le cadre du débat français sur l’eugénisme ». Et de découvrir que le
règlement initial d’attribution de ces logements « sociaux » allait
« à des couples choisis : vouloir des enfants, être en
bonne santé et les élever dans de bonnes conditions d’hygiène et de moralité.
Les familles devaient respecter un règlement comptant quelque 356 articles et
faisaient l'objet de contrôle réguliers par un inspecteur. Le fait de ne pas
faire suffisamment d'enfants (le nombre était fixé à trois) impliquait à
l'époque de devoir quitter la cité, ainsi que le fait d'avoir été recalé lors
du contrôle surprise annuel du domicile. »[1] Un beau programme ! Quant à la symbolique de la juxtaposions de ces architectures et de ces histoires, chacun en tirera les conclusions qu’il voudra. [1]Source
wikipédia et plusieurs articles sur la toile dont celui-ci : https://www.lalsace.fr/bas-rhin/2014/08/13/comment-leon-ungemach-s-est-rachete-une-conduite |
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