Et Lucrèce le meilleur interprète d’Epicure.
Selon le maître du Jardin le quadruple remède se déclinait de la sorte :
Il n’est rien à craindre des dieux ;
Rien à craindre de la mort ;
La douleur et supportable ;
Et le bonheur atteignable.
Son disciple, évoqué plus haut, poète romain que Jérôme l’Insidieux tenta de faire passer pour fou, jugea bon d’enduire de miel la coupe de l’amère breuvage .
Sur le premier volet du remède, ce fameux ‘rien à craindre des dieux’ :
« Tu ne peux croire, non plus que le séjour des dieux,
leurs saintes demeures, soit dans une partie du monde.
Subtile en effet, bien éloignée de nos sens,
la nature des dieux est à peine vue par l’esprit.
Comme elle échappe au toucher, à l’emprise de nos mains,
Elle ne peut rien atteindre de ce que nous touchons.
Le toucher en effet manque toujours à l’intangible.
Voilà pourquoi doivent aussi différer des nôtres
Les demeures des dieux, subtiles comme leurs corps.
Plus tard je le prouverai amplement. »
(De la nature, V - 146,155) - Traduction Kany-Turpin)
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