Blogue Axel Evigiran

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La dispersion est, dit-on, l'ennemi des choses bien faites. Et quoi ? Dans ce monde de la spécialisation extrême, de l'utilitaire et du mesurable à outrance y aurait-il quelque mal à se perdre dans les labyrinthes de l'esprit dilettante ?


A la vérité, rien n’est plus savoureux que de muser parmi les sables du farniente, sans autre esprit que la propension au butinage, la légèreté sans objet prédéterminé.

Broutilles essentielles. Ratages propices aux heures languides...


2 mars 2016

William Morris, les préraphaélites et les « industriels » de la Renaissance

Tate Gallery

Une visite à la Tate Gallery le mois dernier, m'a donné envie de reprendre ici un billet de 2013 - citation tirée de La carte et le territoire de Houellebecq...Qu'on en juge ; cette salle sublime ou reposent The lady of Shalott de Waterhouse, Ophelia de Millais, Iseult de William Morris, et tant d'autres encore.... Antre du préraphaélisme...

Tate Gallery
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« William Morris était proche des préraphaélites, reprit son père, de Gabriel Dante Rossetti au début, et de Burne-Jones jusqu’à la fin. L’idée fondamentale des préraphaélites, c’est que l’art avait commencé à dégénérer juste après le Moyen Age, que dès le début de la Renaissance il s’était coupé de toute spiritualité, de toute authenticité, pour devenir une activité purement industrielle et commerciale, et que les soi-disant grands maîtres de la Renaissance – que ce soit Botticelli, Rembrandt ou Léonard de Vinci – se comportaient en réalité, purement et simplement comme des chefs d’entreprises commerciales ; (…) les soi-disant grands maîtres de la Renaissance dirigeaient d’une main de fer des ateliers de cinquante, voire cent assistants, qui produisaient à la chaîne des tableaux, des sculptures, des fresques. Eux-mêmes se contentaient de donner la direction générale, de signer l’œuvre achevée, et surtout ils se consacraient aux relations publiques auprès des mécènes du moment – princes ou papes. Pour les préraphaélites, comme pour William Morris, la distinction entre l’art et l’artisanat, entre la conception et l’exécution, devait être abolie : tout homme, à son échelle, pouvait être producteur de beauté – que ce soit dans la réalisation d’un tableau, d’un vêtement, d’un meuble ; et tout homme également avait droit, dans sa vie quotidienne, d’être entouré de beaux objets. Il alliait cette conviction à un activisme socialiste qui l’a conduit, de plus en plus, à s’engager dans les mouvements d’émancipation du prolétariat ; il voulait simplement mettre fin au système de production industrielle. »

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