Karnac (photo par Axel) |
Relisant de vieux textes, à secouer la poussière des souvenirs. C’était fin mars 1996. Il y a 25 années déjà !
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Fragments d’Egypte.
Louxor par force des choses – avarie mécanique. Fatigués maiscurieux. Magie indolente, sereine sous un soleil crépusculaire qui embrase le désert. Le soir tombe si vite… Dans le bus. Population d’un autre âge qui longe les pistes approximatives. Un joyeux bric-à-brac. La nuit nous avale ; les phares font aux mules des regards de fauves – effarés.
Le bateau, écrasés de sommeil.
Réveil au paradis !
Le Nil. Jaune, vert, bleu… Couleurs des dieux anciens. Des felouques en désordre plantées sur l’eau à l’approche d’Assouan.
L’obélisque inachevé ne laissera pas un souvenir impérissable. Non… Mais les marchands qui se font pressants !
Temple de Philae, dédié à Isis. Des prêtres rasés, épilés, longent les murs tels des spectres anachroniques. La pierre nous conte l’épopée des peuples mystérieux de la lagune.
Sur la rive des morts un village Nubien, arrangé pour les passages de touristes. La meule et l’enfant… Oublions cette mise en scène et retournons à Assouan qui s’étire le long de la rive orientale du fleuve mythique.
Abû Sim Bel. Regard fracassé. Majesté indifférente qui en impose.
Mausolée de l’Agha Khan : aucun autre intérêt que la vue sur Assouan. Pourtant vu d’en face la saignée dans la colline intrigue. Les hypogées des princes d’Eléphantine… Deux traits de poussière, suspendus au dessus des jardins tropicaux de Lord Kitchener d’où s’échappent des effluves de tam-tam. Un nuage d’aigrettes aussi. Le regard des jeunes femmes se fait plus ardent.
Des felouques, sur le Nil à Assouan (Photo par Axel) |
Le soleil s’est abattu, oblique sur les colonnes d’un temple ambigu ; double sanctuaire dont la partie septentrionale se trouve dédiée au faucon Haroeris, Horus l’ancien. Quant à la partie méridionale, c’est la demeure de Sobek, le dieu crocodile. Le soir s’étire. Kom Ombo s’embrase.
Temple de Kom Ombo (photo par Axel) |
Plus tard, le temple d’Edfou, plus récent. Traversée d’une ville sordide dans une calèche à touriste… Je regrette la beauté paisible d’Assouan.
Temple de Louxor. Souillé par l’urbanisme ; des bus qui apparaissent entre les colonnes. La nuit s’installe, et dans l’enceinte du ‘harem du sud’ la magie demeure. Ramsès II, vêtu de granit noir, scrute le visiteur d’un œil étrange… Perceur d’âme !
Ecrire - ne pas laisser ce don tomber. Maître Yoda
RépondreSupprimerOui ! De beaux souvenirs qui méritaient d'être remis en mots ...
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