Blogue Axel Evigiran

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La dispersion est, dit-on, l'ennemi des choses bien faites. Et quoi ? Dans ce monde de la spécialisation extrême, de l'utilitaire et du mesurable à outrance y aurait-il quelque mal à se perdre dans les labyrinthes de l'esprit dilettante ?


A la vérité, rien n’est plus savoureux que de muser parmi les sables du farniente, sans autre esprit que la propension au butinage, la légèreté sans objet prédéterminé.

Broutilles essentielles. Ratages propices aux heures languides...


10 févr. 2013

Léonor Fini

« Parfois j’aimerais, en marge de mes créations, comprendre vraiment comment cela s’est formé et comment cela arrive à la surface, à l’expression. Je voudrais savoir ; j’aimerais qu’il n’y ait pas de choses échappent à la compréhension, à la lumière, que cela soit formulé dans toutes les manières possibles - en sommes maitrisé. Mais cela n’est pas possible et si on s’ingénie à trouver l’explication, on ne sait pas d’où elle vient et si ce n’est pas une illusion, une ingéniosité trompeuse, un leurre ». 

Léonor Fini

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Léonor Fini - Somnambule - 1995

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Léonor Fini
1908 - 1996
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Léonor Fini - L'entracte de l'apothéose - 1939
Léonor Fini - A l'ombre de l'aube - 1984
Léonor Fini - Ange Sphinge
Léonor Fini - Autoportrait - 1968
Léonor Fini - Belle persanne
Léonor Fini - Le bout du monde - 1948
Léonor Fini - Cariatide -1986
Léonor Fini - Carrefour d'Hécate
Léonor Fini - Chouette
Léonor Fini - Autoportrait
Léonor Fini -Divinité chthonienne guettant le sommeil d'un jeune homme - 1947
Léonor Fini - D'un jour à l'autre - 1938
Léonor Fini - Elles aiment se déguiser - 1948
Léonor Fini - Etude pour la Fanfalo
Léonor Fini - Femme en armure - 1938
Léonor Fini - Fêtes secrètes
Léonor Fini - Flagellation
Léonor Fini - Hécate
Léonor Fini - Héliodora - 1964
Léonor Fini - Histoire d'O
Léonor Fini - La bergère de sphinx - 1941
Léonor Fini - La cérémonie - 1960
Léonor Fini - La chambre noire - 1939
Léonor Fini - La curieuse - 1936
Léonor Fini - La dormeuse II - 1995
Léonor Fini - La Fanfalo - 1969
Léonor Fini - La fête secrète - 1964
Léonor Fini - La gardienne - 1989
Léonor Fini - La gardienne à l'oeuf rouge
La gardienne des phénix - 1954
Léonor Fini - La leçon de botanique - 1974
Léonor Fini - La passagère - 1964
Léonor Fini - Lapeine capitale - 1969
Léonor Fini - La reine pétrifiée - 1970
Léonor Fini - La toilette inutile - 1964
Léonor Fini - La victime est reine - 1963
Léonor Fini - L'attente
Léonor Fini - Le choix du silence - 1987
Léonor Fini - Le double
Léonor Fini - Le long chemin - 1974
Léonor Fini - Lepetit sphinx ermite - 1948
Léonor Fini - Le voile - 1956
Léonor Fini - L'élue de la nuit - 1980
Léonor Fini - L'entre deux - 1967
Léonor Fini - Les apatrides - 1994
Léonor Fini - Les carcans - 1984
Léonor Fini - Les comédiens
Léonor Fini - Les étrangères - 1968
Léonor Fini - L'escalve - 1980
Léonor Fini - Lieu de naissance - 1958
Léonor Fini - Deux femmes (illustration pour Histoire d'O) - 1954
Léonor Fini - Mémoire de fragments passés - 1984
Léonor Fini - Métamorphoses équivoques - 1953
Léonor Fini - Portrait de Meret Oppenheim - 1938
Léonor Fini - Portrait de Kot
Léonor Fini - Portrait de Mrs H - 1943
Léonor Fini - Pour Richard
Léonor Fini - Présence sans issue - 1960
Léonor Fini - Qui est-ce ? - 1991
Léonor Fini -  Rasch Rasch Rasch, Mein Puppen Warten - 1975
Léonor Fini - Somnambule I - 1995
Léonor Fini - Somnambule III - 1995
Léonor Fini - Sorcière
Léonor Fini - Sphinx Philagrial - 1945
Léonor Fini - Timpe, Timpe, Timpe, Tare - 1985
Léonor Fini - Vesper express - 1966
Léonor Fini - Vision rouge - 1984
Léonor Fini - Voyage sans amarres - 1986
Léonor Fini - Voyageur en repos - 1978
Léonor Fini - Après Juliette - vers 1970
Léonor Fini - Chat noir
Léonor Fini - Etude pour Poe
Léonor Fini - Etude de vénus
Léonor Fini - Triptyque
Léonor Fini - Visage (étude)
Léonor Fini - Outre songe - 1978

 "De vrais crétins disent que je peins parfois des perversités. Je ne le suis pas. Je peux dire : des inversions, parfois ou des mélanges qui sont la réalité profonde des êtres. Je ne me sens pas perverse".

Léonor Fini
Extrait d'une lettre

Léonor Fini, Paris 1937 (anonyme)
Leonor Fini by George Platt Lynes-New York-1936
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« L’humanité de Léonor Fini révèle une affinité, qui n’est peut-être pas tout à fait inconsciente, avec celle des écrivains tels que Poe et certains élisabéthains moins célèbres. Son goût pour le costume est lui aussi révélateur de ce penchant qui n’est pas seulement littéraire. Mais tandis que chez un Delacroix, costume et histoire, tragédie et mythe, ressortaient sur un plan de romantisme explicite et souvent conventionnel qui n’avait rien de mystérieux, la sympathie de Léonor Fini se tourne vers ce je ne sais quoi d’inexprimé, de rêve et d’inavoué qui se trouve dans ces écrivains « sinistres », pour emprunter l’adjectif à Praz, qui dans plusieurs de ses livres sur les décadents à travers les âges, en a fait un usage large et intelligent. Dans ses dessins et en particulier dans la collection exécutée pour illustrer l’œuvre du marquis de Sade, Léonor Fini s’abandonne et se révèle beaucoup plus que dans sa peinture. Non seulement elle y a repris ce mélange de grâce du XVIIIe et de fureur, de cruauté systématique et d’élégance, de raisonnement et de rêve, propre à l’auteur de Juliette, mais elle a également donné au texte une interprétation bien à elle, complète et libre. L’acharnement et la tristesse, le plaisir macabre et la monotonie malsaine de la machin érotique sont représentés avec une grande force dans ses nus insatiables, ses visages voilés de noire mélancolie. Le tout d’une touche légère et cependant charnue, irritée, rigoureuse dans les contours des membres, détendue dans les plis mousseux des vêtements.
Ce n’est pas par hasard que Léonor Fini a illustré le marquis de Sade. On peut cesser de parler du surréalisme, on parlera toujours de l’intelligence, que ce soit celle de Léonor Fini ou d’autres ».

Alberto Moravia


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Dans la maison de l'artiste
Léonor Fini - Autoportrait avc un scorpion - 1943
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« Votre œuvre hésite entre le végétal et l’animal - les mousses, les lichens, avec les plus antiques représentations animales selon le mode le plus antique : la Fable (...)
Si vous tenez si ferme la bride de l’animal fabuleux et informe qui déferle dans votre œuvre et peut-être dans votre personne, il me semble, Léonor, que vous craignez beaucoup de vous laisser emporter par la sauvagerie. Vous allez au bal masqué, masquée d’un museau de chat, mais vêtue comme un cardinal romain... » 
 

Jean Genet - 1950

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Petite mélancolie : Léonor Fini 
Léonor Fini