Après avoir été éconduit par Scylla, le dieu aquatique Glaucus se rend sur l’île de Circé. Cette dernière le veux en sa couche.
Circé à Glaucus :
« Tu ferais mieux de suivre celle qui se laisserait aimer, éprise des mêmes désirs et de la même passion. Tu étais digne d'un tel amour et tu méritais qu'on te l'offrît, sans le demander toi-même : mais, crois-moi, laisse espérer, et quelqu'un te l'offrira. En douterais-tu ? Ne crois-tu pas à la puissance de ta beauté ? Eh bien ! moi, déesse et fille du Soleil, moi dont tout le monde redoute et les paroles et les poisons magiques, je voudrais être à toi : méprise celle qui te méprise ; aime celle qui t'aime, et, du même coup, venge-nous tous les deux. »
Métamorphoses, XIV
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Alice Pike Barney - Circe |
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« Circé, comment oses-tu faire appel à ma tendresse
lorsque tu as changé mes gens en porcs dans ta maison
et que, m’ayant ici,toute à tes ruses, tu m’invites
à entrer dans ta chambre, à monter sur ton lit
afin de m’enlever, étant nu, ma virilité » !
Homère
L’odyssée, chant X
(Traduction de Philippe Jaccotet)
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Alice Pike Barney
1857 - 1931
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Self portrait
15 mai 1870
Réponse d’Ulysse à la fameuse sorcière, après qu’informé par Hermès de ses stratagèmes, il eût mis à bas l’intrigue.
« Circé, comment oses-tu faire appel à ma tendresse
lorsque tu as changé mes gens en porcs dans ta maison
et que, m’ayant ici,toute à tes ruses, tu m’invites
à entrer dans ta chambre, à monter sur ton lit
afin de m’enlever, étant nu, ma virilité » !
Homère
L’odyssée, chant X
(Traduction de Philippe Jaccotet)
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Alice Pike Barney
1857 - 1931
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Alice Pike Barney - Babylon - 1904 |
Alice Pike Barney - Dream book |
Alice Pike Barney - In pose - 1910 |
Alice Pike Barney - Southern France |
Alice Pike Barney - In sunlight - 1910 |
Alice Pike Barney - Lucifer (Natalie Clifford Barney) - 1902 |
Alice Pike Barney - Lunar - 1921 |
Alice Pike Barney - Marshland at Sundown - 1908 |
Alice Pike Barney - Medusa (Laura Dreyfus Barney) - 1892 |
Alice Pike Barney - Natalie with violin |
Alice Pike Barney - Onteora - 1903 |
Alice Pike Barney - White paradise - 1900 |
Alice Pike Barney - Woman with peackock |
Alice Pike Barney - Woman clothed with the sun - 1900 |
Self portrait
AlicePike Barney - Self portrait with pallet - 1906 |
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I
Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles...
- On entend dans les bois lointains des hallalis.
Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir,
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir.
Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.
Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile :
- Un chant mystérieux tombe des astres d'or.
II
O pâle Ophélia ! belle comme la neige !
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
C'est que les vents tombant des grand monts de Norwège
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;
C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits ;
Que ton coeur écoutait le chant de la Nature
Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;
C'est que la voix des mers folles, immense râle,
Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;
C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !
Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
- Et l'Infini terrible effara ton œil bleu !
III
- Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ;
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.
Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles...
- On entend dans les bois lointains des hallalis.
Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir,
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir.
Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.
Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile :
- Un chant mystérieux tombe des astres d'or.
II
O pâle Ophélia ! belle comme la neige !
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
C'est que les vents tombant des grand monts de Norwège
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;
C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits ;
Que ton coeur écoutait le chant de la Nature
Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;
C'est que la voix des mers folles, immense râle,
Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;
C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !
Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
- Et l'Infini terrible effara ton œil bleu !
III
- Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ;
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.
Arthur Rimbaud
Ophélie
15 mai 1870
Alice Pike Barney - Ophelia - 1909 |
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