Blogue Axel Evigiran

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La dispersion est, dit-on, l'ennemi des choses bien faites. Et quoi ? Dans ce monde de la spécialisation extrême, de l'utilitaire et du mesurable à outrance y aurait-il quelque mal à se perdre dans les labyrinthes de l'esprit dilettante ?


A la vérité, rien n’est plus savoureux que de muser parmi les sables du farniente, sans autre esprit que la propension au butinage, la légèreté sans objet prédéterminé.

Broutilles essentielles. Ratages propices aux heures languides...


24 oct. 2016

Vigur, paradis des oiseaux - De la Sterne arctique au Macareux moine.

Billet initial du 01 janvier 2011
(Billet initial supprimé de la plateforme overblog, infestée désormais de publicité)

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Vigur (photo par Axel)



Localisation de Vigur
En contournant l’Islande par l’ouest, remontant droit au nord pour atteindre la bourgade d’Isafjordur, chef-lieu de la région des Vestfirðir (fjords de l’ouest), réputée pour abriter le plus grand nombre d’elfes d’Islande, les Huldufölk, ce fameux « peuple caché » issu de la mythologie nordique, c’est d’un paradis pour la faune que l’on s’en vient frôler ; particulièrement pour les oiseaux. Vigur est en effet un petit caillou de verdure situé à 30 mn de bateau d’Isafjordur. Y vit une famille, essentiellement du tourisme ainsi que de la collecte du duvet destiné à garnir les couettes auxquelles il a donné le nom d’ « édredon ». Contrairement à ce que certains lieux communs pourraient laisser craindre, les plumes ne sont pas arrachées sur l’oiseau, mais prélevées avec précaution dans les nids des Eiders. Aussi, ne serait-ce que par nécessité, car il faut bien inciter les couples d’eiders à revenir nidifier chaque année, les oiseaux sont-ils choyés.
 
Vigur c’est aussi l’un des lieux de prédilection des vindicatives sternes arctique, ces infatigables voyageuses au long cours, tout comme des colonies de macareux moines, charmants clown de mer, cloués à leur grand désarroi sur l’eau par manque de vent. A Vigur, c’est sans difficulté que l’on observera également des bandes de guillemots à miroir, placides sur leurs rochers, lorsqu’ils ne passent pas dodelinant avec maladresse à vos pieds, un bout d’algue coincé dans le bec.

Guillemot à miroirs (photo par Axel)
Avec un peu de chance, outre les fameuses espèces d’oiseaux susnommées et qui font la notoriété du site, on s’égayera de la présence de quelques veaux marins, alanguis indifférents aux visiteurs sur la grève, tandis qu’au loin, longeant la côte en quête de rapines, un labbe parasite, passe et repasse au dessus des macareux inquiets.


Enfin se laisseront approcher quelques autres limicoles, dont certains chevaliers au plumage pierreux…


Si enfin cet éden pour la gent avienne est un endroit à visiter de préférence avant les grandes migrations d’automne, en petit groupe fonctionnant sur la logique d’affinités électives ou en solitaire, c’est aussi un lieu dont il faut prendre véritablement le temps de savourer la beauté ; ce qui hélas n’est toujours pas possible, tant vivons des époques où tout se consomme dans la frénésie, au pas de charge. Un nécessaire éloge de la lenteur donc… 

Macareux à Vigur (photo par Axel)


Vigur, terre de contrastes et de couleurs ; minuscule rocher perdu dans le bras d’un fjord immense, havre de nature ceinturé d’eau et de vie ; entre neige rocaille et herbages… avec pour seuls bâtiments, outre la ferme, un minuscule bureau de poste ainsi qu’un petit salon de thé, ou après un inoubliable périple sur le sentier herbeux qui ceinture l’endroit, si l’envie vous prend, vous dégusterez avec gourmandise quelques pâtisseries locales.

Mais puisqu’il faut en finir, c’est à regret qu’il faut se jeter sur l’écume des flots vers d’autres pérégrinations, non sans tourner une derrière fois les yeux sur ce minuscule paradis de verdure ; estompé au loin dans la brume basse de la fin d’après-midi.


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