Blogue Axel Evigiran

Blogue Axel Evigiran
La dispersion est, dit-on, l'ennemi des choses bien faites. Et quoi ? Dans ce monde de la spécialisation extrême, de l'utilitaire et du mesurable à outrance y aurait-il quelque mal à se perdre dans les labyrinthes de l'esprit dilettante ?


A la vérité, rien n’est plus savoureux que de muser parmi les sables du farniente, sans autre esprit que la propension au butinage, la légèreté sans objet prédéterminé.

Broutilles essentielles. Ratages propices aux heures languides...


12 juil. 2019

Du rossignol, au printemps…(Les mémoires d'Hubert Reeves)



Hubert Reeves aux chutes de Gulffoss (Islande 2010) - photo par Axel

En ses mémoires ; rédigées en 2008 (sommes en 2019) – Intitulées : « Je n’aurai pas le temps » ; ex voto ? Hubert Reeves écrit - conjuration du sort… Quoi qu’il en soit :

« Le printemps… Dans les arbres, les voix de la forêt se diversifient et se multiplient. Au chant plaintif et susurrant du rouge-gorge qui ne nous a pas quitté de l’hiver, s’ajoute maintenant les vocalises du merle, les thèmes flutés  des loriots et les ritournelles des mésanges. Mais c’est le rossignol que, dans ce flot sonore, mon oreille cherche attentivement. Dès que je crois distinguer sa mélopée dans le lointain, je dirige mes pas dans sa direction, à travers les ronces et les buissons… »

C’est poétique et profond…
Il n’empêche, quelques précisions s’imposent… Le Rouge-gorge de votre jardin au printemps n’est pas celui qui a agrémenté vos jours d’hiver… L’espèce est migratrice. Et au jeune-beau du printemps, qui tout en testostérone claironne (plus son taux est élevé, mieux il chante et plus il est agressif) succède le visiteur d’hiver, épuisé, venu du nord… Un chant plaintif, capable de hanter nos songes les plus neigeux…
Quant au loriot, du moins dans les Hauts de France, il ne se fait entendre qu’au printemps consommé…Un son fluté, reconnaissable entre tous, haut dans la canopée… Flocon jaune difficile à détecter visuellement…
Et du rossignol : point n’est besoin de l’approcher pour reconnaitre sa trille… Pas si originale que l’on raconte dans les fables ; pas si variée que l’on prétend…. Les stéréotypes imaginés et véhiculés par les poètes y contribuent - qui peut-être ne l’ont jamais entendus mais répètent et annoncent les poncifs… Car l’oiseau chante la nuit ; les mâles étant parvenus avant les femelles sur les sites de reproduction, la migration ayant lieu le soleil couché… Des motifs triviaux habillés de poésie !
Parfois le savoir est un fardeau !

Rouge-gorge de la baie de Somme (photo par Axel)



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire