Blogue Axel Evigiran

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La dispersion est, dit-on, l'ennemi des choses bien faites. Et quoi ? Dans ce monde de la spécialisation extrême, de l'utilitaire et du mesurable à outrance y aurait-il quelque mal à se perdre dans les labyrinthes de l'esprit dilettante ?


A la vérité, rien n’est plus savoureux que de muser parmi les sables du farniente, sans autre esprit que la propension au butinage, la légèreté sans objet prédéterminé.

Broutilles essentielles. Ratages propices aux heures languides...


31 août 2019

L’almanach des voyageurs


Lisant au jardin L’Almanach des Voyageurs, un livre tout en délicatesse…

Le principe : un écrivain voyageur contemporain écrit à un « grand ancien » l’ayant inspiré. En découle une série de lettres imaginaires, incarnées par l’encre inégale de l’inspiration. Voyages en pensées et renouvelés dans le réel d’aujourd’hui ou presque – Concrets en somme !

Périple avec néanmoins ses points aveugles…

Car ces pérégrinations conduisent, de fil en aiguille, à ce point final de qui s’adresse non pas aux pieds poudreux ou caravaniers aux os blanchis depuis des lustres, mais à cet hypothétique descendant du siècle venir… C’est un recueil pourtant sorti en 2012 – ce qui n’est pas si loin… Quelle inconscience !

« Je prends des avions. Je me réjouis de cette commodité, aucun pays ne se trouve à plus d’une journée de vol »… Misère du monde moderne, comme il va ! Un peu plus loin, dans la même veine : « Quand on fait partie des classes moyennes globalisées, voyager est donc un jeu d’enfant. Un passeport, un avion, une carte de crédit et le monde est ouvert. Il suffit d’avoir envie. (…) J’ai pris l’avion avant mes parents. Ils partaient bien en vacances, mais jamais loin de leur base. Jusqu’au jour où j’ai converti ma mère au charme du lointain »…. Double misère ! 2012, donc hier et pas la moindre conscience écologique !

Le mal du siècle ; ces gens innombrables, aventuriers minuscules armés de leur bonne conscience, prenant l’avion comme on va au travail !

Empreinte C02 de dinosaure… Ces maîtres, comme on sait, du monde passé !

Ciel en déroute.... (photo par Axel)


3 commentaires:

  1. Par delà le manque de conscience écologique, que reste-t-il du temps du trajet ? De la traversée des lieux avant l'arrivée ? De l'attente, de la pérégrination, des détours, des pauses, des déambulations sur le chemin...
    Avec l'avion, il semble que seule la destination compte. Et le voyage devient un produit de consommation banal : "Un passeport, un avion, une carte de crédit"... Si c'est là la condition du "charme du lointain" ! Autant voyager dans sa chambre (avec un bon livre par ex.)

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  2. Tu as mille fois raison ! Le trajet est partie intégrante du voyage... Il n'est qu'à lire les écrivains- voyageurs pour s'en convaincre s'il était nécessaire.
    Il est son bon de faire quelques écarts, accepter de se laisser surprendre et de ne pas tracer comme une flèche. De suivre les méandres d'un temps longs...

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  3. Parlez moi du lointain, d'aventure, de l'exotisme, du danger mais pas d'avion ni de conscience écologique ( je n'expliquerais pas pourquoi certaines choses doivent se comprendre seul et sont réservés aux seuls initiés ou resté un mystère à tout jamais aux vulgaires )
    La couverture du livre est magnifique et évoque vraiment le voyage qui doit être lent obligatoirement et sans grand luxe.

    X

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