Héron cendré (Photo par Axel) |
Au sortir de l’adolescence, ayant lu je ne sais où, que la langue commune
pour désigner les oiseaux était le latin, j’avais appris les noms scientifiques
d’une bonne vingtaine d’oiseaux parmi ceux que j’avais déjà observé. Je
trouvais ça classe ! Et puis il y a une certaine poésie, une certaine musicalité
dans le latin. Ainsi, je ne sais trop par quel mystère, aujourd’hui, à plus de 40
ans d’écart, ma mémoire a conservé les pépites latines de quelques volatils :
Turdus merula, pour le merle noir – d’un noir plus noir que le
noir diraient les alchimistes.
Ou encore Ardea cinerea, pour le héron cendré. Ce héron qui m’amène,
d’une digression l’autre, à évoquer les stratégies pour contrarier la propagation
dans mon organisme de Borrelia burgdorferi (étrangement ce nom ne sonne
pas avec musicalité dans ma tête). Et de considérer bonne la thérapie par l’amour
des oiseaux – avec une dose certaine d’antibiotiques. Salutaire aussi la
thérapie par la redécouverte de l’écriture, par la marche, carnet en poche pour
noter mes observations, appareil photo en main pour remuscler les bras et
surmonter les cliquetis de mon squelette …
Aussi de me rendre hier en une zone marécageuse situé à proximité de la
métropole lilloise ; y respirer le soleil pâle de l’automne – et de me
dire que cela faisait bien trop longtemps que je n’y avais remis les pieds. Avoir
un contact visuel avec presque 30 espèces d’oiseaux. Et d’éprouver le plaisir
de fixer dans mon objectif ce héron cendré parfumé du vocable latin ardea
cinerea. Et de citer un court extrait de l’excellent ouvrage « L’étymologie
des noms d’oiseaux »[1] :
« Pour les auteurs moyenâgeux, le héron est un oiseaux qui
craint l’orage et s’envole en conséquence au-dessus des nuées menaçantes. C’est
l’image de l’élu qui fuit les tentations du siècle au profit des joies célestes. »
Le blogue reprend vie… J’espère sous de meilleurs augures ; à destra
plutôt qu’un vol de colombes à sinistra.
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