Blogue Axel Evigiran

Blogue Axel Evigiran
La dispersion est, dit-on, l'ennemi des choses bien faites. Et quoi ? Dans ce monde de la spécialisation extrême, de l'utilitaire et du mesurable à outrance y aurait-il quelque mal à se perdre dans les labyrinthes de l'esprit dilettante ?


A la vérité, rien n’est plus savoureux que de muser parmi les sables du farniente, sans autre esprit que la propension au butinage, la légèreté sans objet prédéterminé.

Broutilles essentielles. Ratages propices aux heures languides...


28 sept. 2025

En thérapie …

 

Héron cendré (Photo par Axel)

Au sortir de l’adolescence, ayant lu je ne sais où, que la langue commune pour désigner les oiseaux était le latin, j’avais appris les noms scientifiques d’une bonne vingtaine d’oiseaux parmi ceux que j’avais déjà observé. Je trouvais ça classe ! Et puis il y a une certaine poésie, une certaine musicalité dans le latin. Ainsi, je ne sais trop par quel mystère, aujourd’hui, à plus de 40 ans d’écart, ma mémoire a conservé les pépites latines de quelques volatils :

Turdus merula, pour le merle noir – d’un noir plus noir que le noir diraient les alchimistes.

Ou encore Ardea cinerea, pour le héron cendré. Ce héron qui m’amène, d’une digression l’autre, à évoquer les stratégies pour contrarier la propagation dans mon organisme de Borrelia burgdorferi (étrangement ce nom ne sonne pas avec musicalité dans ma tête). Et de considérer bonne la thérapie par l’amour des oiseaux – avec une dose certaine d’antibiotiques. Salutaire aussi la thérapie par la redécouverte de l’écriture, par la marche, carnet en poche pour noter mes observations, appareil photo en main pour remuscler les bras et surmonter les cliquetis de mon squelette …

 

Aussi de me rendre hier en une zone marécageuse situé à proximité de la métropole lilloise ; y respirer le soleil pâle de l’automne – et de me dire que cela faisait bien trop longtemps que je n’y avais remis les pieds. Avoir un contact visuel avec presque 30 espèces d’oiseaux. Et d’éprouver le plaisir de fixer dans mon objectif ce héron cendré parfumé du vocable latin ardea cinerea. Et de citer un court extrait de l’excellent ouvrage « L’étymologie des noms d’oiseaux »[1] :

« Pour les auteurs moyenâgeux, le héron est un oiseaux qui craint l’orage et s’envole en conséquence au-dessus des nuées menaçantes. C’est l’image de l’élu qui fuit les tentations du siècle au profit des joies célestes. »

 

Le blogue reprend vie… J’espère sous de meilleurs augures ; à destra plutôt qu’un vol de colombes à sinistra.



[1] L’Etymologie des noms d’oiseaux par Pierre Cabard et Bernard Chauvet, Belin

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